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Sam Hamad nie avoir été remboursé pour un don politique

Sam Hamad nie
Agence QMI

Le ministre québécois du Travail, Sam Hamad, nie avoir reçu des contreparties en retour de contributions au Parti libéral du Québec, à l'époque où il travaillait pour la firme de génie-conseil Roche.

Des documents de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), qui ont servi à obtenir un mandat de perquisition aux bureaux de Roche, révèlent l'existence d'un système de remboursement des contributions politiques au sein de l'entreprise.

Chaque année, les vice-présidents de Roche auraient reçu des primes en retour des sommes qu'ils donnaient aux partis politiques.

Sam Hamad, qui a été vice-président de Roche de 1998 à 2003, assure qu'il n'était pas au courant de ces pratiques. Il rappelle qu'il a fait des contributions, toujours par conviction, et toujours au même parti.

« Je n'ai jamais demandé de remboursement et je n'ai jamais été remboursé pour un don politique. J'ai toujours contribué avec conviction. J'ai toujours donné au Parti libéral, pas à d'autre parti, même quand le Parti québécois était au pouvoir, et j'ai toujours respecté la loi », a-t-il dit aux journalistes, à Québec, vendredi.

« Personne ne m'a demandé de donner et je n'ai jamais assisté à aucune réunion de vice-présidents pour faire des contributions politiques. Il faut se rappeler, j'ai quitté Roche il y a 12 ans », ajoute-t-il.

Il a aussi répondu aux journalistes qu'il n'avait « jamais » reçu la visite d'enquêteurs de l'UPAC.

La loi électorale interdit aux électeurs de recevoir une contrepartie en retour d'une contribution politique.

Ces explications n'ont pas satisfait la Coalition avenir Québec (CAQ), qui réclame des éclaircissements de Sam Hamad.

« [Il faut] qu'il nous donne des explications crédibles. Qu'il nous explique s'il y en a eu des bonis et si les autres vice-présidents en ont eus, combien les autres vice-présidents ont donné, qui ils étaient. Il reste plein de questions en suspens », dit la porte-parole de la CAQ en matière de Travail, Sylvie Roy.

Contributions illégales de Roche au PLQ

Par ailleurs, la copie du mandat de perquisition exécuté le 29 janvier, et dont la cour vient de dévoiler de nouvelles portions, nous en apprend davantage sur les pratiques de Roche.

On savait déjà que Roche comptait sur l'influence politique de l'ex-député libéral de Matane Marc-Yvan Côté pour se frayer un chemin dans l'appareil gouvernemental. L'ancien organisateur libéral a quitté la politique en 1994 pour devenir vice-président au Développement des affaires chez Roche, poste qu'il a occupé jusqu'en 2005 avant de devenir consultant pour la même firme.

On apprend maintenant qu'en 2008, l'entreprise aurait contribué illégalement à la caisse électorale de deux députés libéraux, dont Georges Mamelonet, député de Gaspé de 2008 à 2012. Après son élection, Georges Mamelonet a assuré la firme Roche qu'elle pouvait compter sur lui.

Joint vendredi par téléphone, Georges Mamelonet a mentionné ne pas être au courant de la situation. Il a ajouté, d'après la nouvelle de la journée, qu'il s'était fait duper par Roche alors qu'il était maire de Percé. Il s'est dit en colère. Georges Mamelonet a été maire de Percé entre 2003 et 2008.

Le document de l'UPAC montre aussi que Roche n'aurait pas hésité à corrompre le maire de Gaspé, François Roussy (maire de 2005 à 2013), en l'invitant, toutes dépenses payées, à Saint-Malo, en France, pour un congrès sur l'ingénierie qui durait une semaine. Le document indique aussi qu'en février 2009, François Roussy impose une condition à Roche pour qu'elle continue à obtenir des contrats de la municipalité de Gaspé. Le maire Roussy exige de la firme de génie une ristourne « de 5 % des honoraires engendrés par les contrats dans le fonds de renouvellement des infrastructures. Cette ristourne servait à financer des projets pour la communauté de Gaspé ».

En entrevue à Radio-Canada vendredi, M. Roussy a nié avoir pris part à un tel stratagème avec la firme Roche.

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