Le patron du géant russe Gazprom Alexeï Miller a évité de justesse des sanctions de l'UE, grâce au lobbying de plusieurs compagnies énergétiques européennes auprès de Bruxelles, rapporte jeudi le quotidien économique Vedomosti citant plusieurs sources.
L'Union européenne a élargi lundi sa liste de personnalités visées par des sanctions en raison de la crise en Ukraine, y ajoutant 13 nouveaux noms.
Initialement, Alexeï Miller, PDG de Gazprom, devait y figurer, mais plusieurs groupes européens ont insisté auprès de leur gouvernement pour qu'il en soit finalement exclu, arguant que ces sanctions compliquerait considérablement le travail avec le géant russe qui reste actuellement un acteur incontournable sur le marché européen, a raconté un banquier d'investissement proche des sociétés énergétiques.
"Il n'a pas été facile d'être entendu par les autorités, il a fallu passer de nombreux coups de fils pour obtenir une réaction", a de son côté déclaré au journal le représentant d'une des entreprises européennes, sous couvert d'anonymat.
Selon cette source, des groupes français, allemand et italien ont notamment oeuvré en faveur de M. Miller.
Interrogé par Vedomosti, un porte-parole de Total a dit ne pas savoir si la société française avait insisté auprès des dirigeants européens pour éviter des sanctions à M. Miller. GdF, Shell, E.On, Enel, BP, OMV et Gazprom ont décliné pour leur part tout commentaire.
L'Union européenne importe le quart de son gaz de Russie, et plusieurs groupes ont conclu des accords avec Gazprom pour exploiter des ressources en Russie, à l'instar de l'anglo-néerlandais Shell.
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