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Grand débat des européennes à 10 jours d'un scrutin menacé par l'euroscepticisme

Grand débat des européennes à 10 jours d'un scrutin menacé par l'euroscepticisme

Retransmis dans tous les pays européens, le grand débat télévisé des élections européennes se déroule jeudi soir entre les cinq candidats à la présidence de la Commission, à 10 jours d'un scrutin qui devrait être marqué par une forte abstention et une poussée des eurosceptiques.

De nombreux débats ont déjà eu lieu à Bruxelles, en Allemagne, en France ou en Italie. A deux, à trois ou à quatre. Mais ce sera le premier, et le dernier de la campagne, entre les cinq chefs de file des partis pro-européens engagés dans cette campagne.

Il verra s'affronter pendant une heure et demie le conservateur luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le social-démocrate allemand Martin Schulz, le libéral belge Guy Verhofstadt, l'écologiste allemande Ska Keller et le représentant de la gauche radicale, le Grec Alexis Tsipras.

Organisé par l'UER, qui réunit les télévisions et radios publiques, le débat sera retransmis en direct depuis l'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles à partir de 19H00 GMT. Il sera diffusé par une cinquantaine de télévision et radios, chaînes généralistes, d'information ou parlementaires et sur internet.

En France, la décision des grandes chaînes de ne pas le diffuser a suscité une polémique.

Jusqu'à présent, les débats n'ont pas suscité un gros intérêt. Les positions défendues par Jean-Claude Juncker et Martin Schulz, les candidats des deux partis au pouvoir dans la majorité des Etats membres de l'UE, n'apparaissent pas très éloignées.

Dans une campagne plutôt atone, les deux hommes défendent une Europe plus sociale, après des années de crise, et plus efficace. Le premier, vieux routier de la politique, Premier ministre de son pays pendant près de 19 ans, manque parfois d'allant. Le second, président du Parlement sortant sans expérience ministérielle, apparaît plus énergique. Mais ils semblent tous les deux esquiver le combat.

M. Verhofstadt, ancien Premier ministre belge habitué aux compromis, se place en embuscade et plaide avec ferveur pour une plus grande intégration européenne. Mme Keller, jeune eurodéputée sortante, se montre combative pour dénoncer l'extrême droite et une Europe plus ouverte sur le monde.

M. Tsipras, nouveau venu sur la scène européenne, réclame l'abandon de l'austérité et la mise en place d'une véritable "solidarité" entre pays européens.

La succession du conservateur portugais, José Manuel Barroso, qui termine un long mandat de 10 ans à la tête de l'exécutif européen, constitue l'un des principaux enjeux des élections européennes.

Jusqu'à présent, le choix était une prérogative exclusive des chefs d'Etat et de gouvernement, qui se déterminaient à l'issue de tractations à huis clos. Les choses ont changé cette année. En vertu du traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009, ils doivent proposer un candidat "en tenant compte des élections". Ce dernier devra ensuite être approuvé par le Parlement européen à la majorité, soit 376 députés sur 751.

Le Parlement européen et les principaux partis en ont tiré la conclusion que le président de la Commission devait être directement issu des élections, dans une logique parlementaire, et ont désigné des candidats.

Alors que les conservateurs du PPE étaient sortis grands gagnants du scrutin en 2009, avec 80 sièges d'avance sur les socialistes, les derniers sondages les donnent au coude à coude avec les socialistes, autour de 210 sièges chacun.

Compte tenu de la poussée attendue de l'extrême droite, des eurosceptiques et de la gauche radicale, qui devraient obtenir au total près de 200 sièges, constituer une majorité ne sera pas simple.

Cela pourrait offrir aux dirigeants de l'UE une marge de manoeuvre pour négocier avec le Parlement la désignation d'une autre personnalité. Les noms de la Première ministre social-démocrate danoise, Helle Thorning-Schmidt, ou de son homologue conservateur finlandais, Jyrki Katainen, sont cités.

Le président François Hollande, qui se dit favorable à la logique parlementaire, comme la chancelière Angela Merkel, qui semble contre, sont tombés d'accord pour dire que la désignation du futur président de la Commission prendra plusieurs semaines.

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