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Pérou : début d'un procès emblématique d'Indiens impliqués dans un conflit meurtrier

Pérou : début d'un procès emblématique d'Indiens impliqués dans un conflit meurtrier

Le procès de dirigeants de communautés indigènes de la région amazonienne accusés de la mort de 18 policiers lors d'un violent conflit social pour la défense de leur territoire en 2009 s'est ouvert mercredi dans le nord du Pérou.

En juin 2009, de violentes confrontations dans la région de Bagua (nord) avaient opposé les forces de l'ordre et des membres des communautés Awajun et Wampi autour de décrets-lois contestés sur l'exploitation des ressources naturelles amazoniennes, faisant au total 33 morts.

Le tribunal de la ville de Bagua, à plus de 100 km au nord-est de Lima, jugera 23 indiens sur un total de 53 personnes accusées d'être impliquées dans les affrontements du 5 juin 2009.

Les accusés, indiens ou métis, affirment que les heurts se sont produits en raison de l'agressivité et de la violence des forces de police contre les manifestants qui occupaient les routes.

Le procès est considéré comme un symbole de la lutte des communautés autochtones de l'Amazonie contre l'Etat péruvien pour défendre leurs territoires et leurs ressources naturelles.

Les communautés locales avaient notamment coupé les routes principales d'accès à l'Amazonie péruvienne pour s'opposer à une série de décrets du deuxième gouvernement d'Alan García (2006-2011) ouvrant la voie à des projets d'exploration et d'extraction de ressources dans leurs territoires.

Les procureurs ont demandé des peines allant de 6 ans de détention à la prison à perpétuité pour les accusés.

Parmi eux figurent notamment Alberto Pizango, numéro un de l'Association interethnique de la Jungle péruvienne (AIDESEP), principal collectif indigène, qui dit représenter 65 groupes ethniques, et Santiago Manuin, l'un des premiers à être blessé dans les violences.

Les leaders indiens ont comparu revêtus de leurs habits traditionnels, selon les images de télévision.

"Je respecterai la décision de la justice parce qu'il s'agit d'un événement historique pour les peuples autochtones. Les revendications de nos peuples ont été justes", a notamment déclaré Alberto Pizango.

Pour sa part, la présidente de la Coordination des droits de l'homme, Rocio Silva Santisteban, a indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'un "procès historique" parce qu'il "juge "des dirigeants indigènes qui cherchent à défendre leurs droits".

bur-ms/hdz/rhl

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