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Autocritique télévisée d'un internaute chinois pour avoir répandu des "rumeurs"

Autocritique télévisée d'un internaute chinois pour avoir répandu des "rumeurs"

Un blogueur chinois a dû se livrer à une "confession" en règle à la télévision mardi après son arrestation pour "propagation de fausses nouvelles", après qu'il eut mis en cause les autorités pour abus de pouvoirs et enlèvement d'organes.

A l'heure de la reprise en main de l'internet en Chine au nom de la lutte contre la diffusion de "rumeurs", Xiang Nanfu, 62 ans, a été accusé d'avoir mis en ligne depuis 2009, sur le site en chinois Boxun, de fausses informations qui ont "gravement porté atteinte à l'image de l'Etat" et ont eu "très mauvais effets", selon un communiqué diffusé sur le site de la police de Pékin.

Plusieurs centaines d'internautes et de journalistes ont été arrêtés ces derniers mois et certaines des voix critiques les plus influentes sur les réseaux sociaux ont dû se livrer à d'humiliantes "confessions" et "autocritiques" à la télévision.

Cette reprise en main s'inscrit dans une stratégie globale du Parti communiste chinois (PCC) pour museler l'internet, qui a joué ces dernières années un rôle de puissante caisse de résonance des critiques du régime.

"Mon comportement a eu un très mauvais effet. Je reconnais que j'ai calomnié le Parti (communiste) et le gouvernement. Mon comportement est un comportement criminel", a déclaré Xiang mardi durant sa "confession" télévisée, longue de neuf minutes, sur CCTV.

"Comment m'excuser auprès du Parti et du gouvernement, sans parler de ma famille ?", a-t-il ajouté, assurant être "vraiment plein de remords" et souhaitant que le gouvernement lui permette de "devenir une nouvelle personne".

Selon le communiqué de la police, Xiang aurait notamment répandu la rumeur que les autorités "enlevaient" les organes des gens et "enterraient les gens vivants". Ou encore que plus d'un millier de policiers auraient participé à une expropriation violente de terres, battant à mort une femme enceinte.

La télévision a montré des images de Xiang filmé à son insu en train de surfer sur le web dans des cafés internet, avant d'être emmené hors de son appartement par des policiers accompagnés d'une équipe de télévision.

Basé aux Etats-Unis, Boxun, qui relaie souvent des rumeurs, a publié un communiqué sur son site décrivant Xiang comme un "journaliste de Boxun" mais a démenti avoir rapporté des enlèvements d'organes et des enterrements de personnes vivantes.

Pour le site, l'arrestation de Xiang est liée à la répression d'internet par les autorités: "Nous avons noté que de nombreux internautes et dissidents ont été arrêtés dernièrement. C'est un signe sans équivoque que les droits de l'Homme en Chine connaissent une détérioration rapide".

Selon des mesures adoptées en septembre, les internautes chinois risquent jusqu'à trois ans de prison pour des messages diffamatoires re-postés plus de 500 fois ou consultés plus de 5.000 fois.

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