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Rumeurs de lesbianisme au Rideau-Vert : Rose-Maïté Erkoreka dans « Les Innocentes »

Théâtre: Rose-Maïté Erkoreka dans « Les Innocentes »
Courtoisie

Nouvelle-Angleterre, milieu des années 30, les directrices d’un pensionnat de jeunes filles sont victimes d’une rumeur voulant que leur relation aille au-delà de l’amitié et du professionnalisme. Dans une Amérique puritaine où l’homosexualité est bafouée par les uns et reniée par les autres, les attaques gratuites et les mensonges côtoient les vérités difficiles à avouer et les sentiments impossibles à libérer.

En compagnie de Sylvie de Morais, Rose-Maïté Erkoreka est au cœur de cette œuvre écrite par Lillian Hellman en 1934. Révélée au grand public avec son rôle de Mélina Comtois Cyr dans le film Louis Cyr, chérie par les adolescents pendant dix ans grâce à son personnage dans Une grenade avec ça, vue dans plusieurs séries et téléromans (Casino, Providence, 30 vies) et fort occupée sur les planches avec une multitude de pièces aux accents contemporains, l’actrice goûte cette fois au drame historique sur la scène d’un grand théâtre populaire.

«L’ensemble de la production représente quelque chose de spécial pour moi, souligne-t-elle en entrevue. Jouer au Rideau-Vert, sous la direction de René-Richard Cyr, dans un rôle qui a été tenu au cinéma par Audrey Hepburn, que j’adore, c’est quelque chose de vraiment unique pour moi.»

Son personnage, Marthe, est l’une des deux femmes qui travaillent comme maîtresses d’école et directrices du pensionnat de jeunes filles. Un jour, une fausse vérité vient au monde et finit par ébranler la quiétude de la petite école. «La tante de Marthe est fâchée contre sa nièce, qui veut la mettre dehors du pensionnat. La dame se venge en disant à sa nièce qu’elle voit comment elle regarde sa collègue Karen et que c’est contre nature.»

«Une jeune élève entend la discussion sans trop comprendre ce que ça signifie et elle va voir sa grand-mère en disant qu’elle a vu les directrices faire quelque chose d’anormal, simplement parce qu’elle n’aime pas l’école et qu’elle ne veut pas y retourner.»

Les camarades de classe de la fillette partagent les ragots à une vitesse folle, les deux femmes sont attaquées pour atteintes aux bonnes mœurs et un procès est intenté. «Les gens du village retirent leurs enfants de l’école et elles sont obligées de fermer le pensionnat durant le procès. Leurs vies seront brisées par une simple rumeur de lesbianisme.»

Un peu plus de 65 ans après avoir inauguré le Rideau-Vert, Les Innocentes font un nouveau un clin d’œil à l’histoire. «J’ose croire qu’on a évolué depuis cette époque, mais le propos est encore très pertinent quand on regarde ce qui se passe en Russie et en France, avec les gens qui descendent dans la rue pour s’opposer aux mariages gais et à l’homoparentalité. Au Québec, les homophobes s’affichent de moins en moins, car c’est de plus en plus mal vu, heureusement. Mais il y a encore un niveau de suicide très élevé chez les jeunes homosexuels dans les régions du Québec. En 2014, il y a plusieurs coins où c’est difficile à vivre. »

La pièce Les Innocentes sera présentée au Rideau-Vert du 13 mai au 7 juin 2014. Plus de détails ici.

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