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Le SPVM cible la prostitution et la traite de personnes

Le SPVM cible la prostitution et la traite de personnes
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Dans un contexte où la prostitution et l'exploitation sexuelle de personnes semblent florissantes dans la métropole québécoise, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a dévoilé son plan d'action triennal en la matière. Le SPVM mise sur la répression des proxénètes et sur la protection de leurs victimes.

Le SPVM a lancé son « Plan d'action directeur sur la prostitution et la traite de personnes à des fins d'exploitation sexuelle » qui s'inscrit dans un plan national et provincial de lutte contre ces fléaux. Le plan d'action du SPVM cible trois priorités à l'intérieur desquelles seront concentrées ses interventions :

  • L'exploitation sexuelle des mineurs
  • La traite de personnes à des fins d'exploitation sexuelle et le proxénétisme de coercition
  • La cohabitation dans les quartiers sensibles

Les policiers entendent ainsi miser sur la répression de ceux qui tirent profit de la prostitution d'une tierce personne plutôt que de cibler directement les prostituées. Le SPVM précise que les victimes de la prostitution et de la traite de personnes évitent souvent de porter plainte. Les policiers veulent tenter de protéger ces personnes, qui s'avèrent souvent victimes de violences et qui s'abstiennent de dénoncer leur agresseur. « Ces personnes n'ont pas à avoir peur d'entrer en contact avec les policiers », explique l'inspecteur-chef, Johanne Paquin. « Ces policiers sont sensibilisés, sont formés et connaissent la situation sur le terrain, particulièrement dans les quartiers les plus sensibles. Ils connaissent les filles qui travaillent, ils ont une approche très, très sociale par rapport à ces filles-là. Pour nous, une victime c'est une victime de trop. »

Outre la protection des victimes, la police estime important de lutter contre la prostitution parce qu'elle constitue la deuxième source de revenus du crime organisé, après le commerce de la drogue.

Les trois cibles

L'exploitation sexuelle des mineurs est définie par le SPVM comme désignant « tout acte de nature sexuelle à l'égard de mineurs, exercé par un adulte, accompagné d'un paiement en argent ou en nature à la victime ou à un ou plusieurs tiers ». Cette activité criminelle prend plusieurs formes comme:

  • La traite d'enfants ou d'adolescents
  • Le tourisme sexuel
  • La production, la promotion ou la distribution de pornographie juvénile
  • Le leurre d'enfants sur Internet
  • L'utilisation d'enfants dans des spectacles sexuels

Le SPVM précise que ce premier axe d'intervention, qui est une priorité pour les gouvernements du Québec et du Canada, se retrouve également au sommet des préoccupations de son plan d'action.

Quant au deuxième volet, le service de police explique que l'exploitation sexuelle est en cause dans 79 % des cas de traite de personnes dans le monde, selon l'ONU. C'est pourquoi le SPVM a décidé de s'y attaquer tout en ciblant le proxénétisme dans le même volet. Les personnes tirant profit de l'exploitation sexuelle d'autrui seront ainsi ciblées en amont et en aval du processus.

Le SPVM cible finalement la prostitution pour améliorer la cohabitation dans les quartiers sensibles . Ce type de prostitution est à l'origine des plus importantes perturbations dans les quartiers aux prises avec cette problématique. La toxicomanie, l'itinérance et la violence accompagnent généralement la prostitution de rue, compromettant du même coup la sécurité et la quiétude des résidents de ces quartiers.

Dans sa lutte contre la prostitution de rue, le SPVM entend cibler la sollicitation de services sexuels - bien définie dans le Code criminel - pour juguler cette problématique. Le SPVM souligne que la situation géographique de Montréal - sa proximité avec les États-Unis et la présence de nombreux événements internationaux - en fait une plaque tournante de l'industrie du sexe dans l'est du Canada. C'est pourquoi le corps policier juge important d'intervenir pour freiner le développement de certaines franges de cette industrie.

Les cinq moyens d'action

Le SPVM s'est fixé cinq objectifs dans le cadre de sa nouvelle politique, soit :

  • Améliorer son expertise organisationnelle
  • Développer les habiletés policières
  • Augmenter la prévention et la sensibilisation
  • Créer, maintenir et améliorer l'échange d'informations entre les partenaires
  • Approfondir les connaissances

L'un des moyens de parvenir à ses fins consiste à mettre sur pied une escouade mixte regroupant des enquêteurs de différents corps policiers afin de mieux faire circuler l'information. Le SPMV prévoit notamment regrouper ses enquêteurs des dossiers de prostitution adulte et de prostitution juvénile, oeuvrant présentement dans des sections différentes. Ces deux types de criminalité sont souvent exploités par les mêmes réseaux. Le sergent-détective Dominic Monchamp explique que les enquêteurs doivent repérer les personnes forcées de se prostituer des autres qui annoncent leurs services sur Internet ou dans les journaux.

Quant à son financement, le plan d'action du SPVM n'est toujours pas doté d'un budget spécifique puisqu'il devra préalablement être présenté à la Ville, qui est toutefois ouverte sur la question puisque le maire Coderre avit lui-même évoqué la fermeture des salons de massage érotique. La responsable de la Sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal, Anie Samson, explique que l'administration Coderre attendra le dépôt du projet de loi fédéral sur la prostitution avant de modifier sa réglementation des salons de massage érotique.

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