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Une étudiante ayant échappé à Boko Haram a peur de retourner à l'école

Une étudiante ayant échappé à Boko Haram a peur de retourner à l'école
AP

L'une des adolescentes nigérianes ayant réussi à échapper au groupe Boko Haram a déclaré, dimanche, que son enlèvement était « trop terrifiant pour être raconté » et qu'elle craignait maintenant de retourner à l'école.

Sarah Lawan, âgée de 19 ans, a discuté avec l'Associated Press alors que les Nigérians se rassemblaient afin de prier pour les 276 étudiantes toujours retenues prisonnières par le groupe islamiste.

Le pape François a aussi joint sa voix à ceux qui réclament la libération des jeunes filles par le biais d'un message publié sur Twitter, dimanche.

Selon Sarah, plus de filles auraient pu s'échapper, mais elles étaient trop apeurées par la menace de leurs ravisseurs de les abattre si elles tentaient de fuir. L'adolescente a accordé une entrevue téléphonique depuis Chibok, sa ville natale et l'endroit où s'est déroulé le kidnapping à la mi-avril.

L'incapacité du gouvernement nigérian à retrouver les autres captives près d'un mois après les événements a provoqué un tollé dans le pays africain et le reste du monde.

La semaine dernière, le Nigeria a été obligé d'accepter l'aide de la communauté internationale dans cette affaire après l'avoir refusée à maintes reprises.

D'autres experts doivent se rendre en sol nigérian pour participer aux recherches, notamment en provenance des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Chine et de l'Espagne.

« Je suis peinée que mes camarades de classe n'aient pas pu trouver le courage nécessaire pour se sauver avec moi, a affirmé Sarah Lawan. Maintenant, je pleure chaque fois que je croise leurs parents et que je les vois verser des larmes lorsqu'ils m'aperçoivent. »

D'après la police, 53 étudiantes ont réussi à s'échapper. Boko Haram a menacé de vendre les autres comme esclaves.

Dans les églises nigérianes dimanche, les habitants ont prié pour les filles, dont le malheur a réuni les gens ordinaires dans un contexte où les dissensions entre musulmans et chrétiens sont en hausse, exacerbées par les attentats mortels perpétrés par Boko Haram.

Pays le plus populeux d'Afrique, le Nigeria compte 170 millions d'habitants qui sont presque également divisés entre l'islam et le christianisme.

Dimanche, un important groupe nigérian de défense des droits de la personne a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer des sanctions à Boko Haram, soutenant que les condamnations n'étaient pas suffisantes.

« C'est le futur de ces étudiantes enlevées qui est en jeu. Le Conseil ne devrait pas les laisser se débrouiller seules », a affirmé Adetokunbo Mumuni, le directeur général du Socio-Economic Rights and Accountability Project, avant d'ajouter que de telles mesures enverraient un message clair aux militants islamistes.

François Hollande promet un sommet

Le président français, François Hollande, a annoncé la tenue probable à Paris d'un sommet de dirigeants africains sur la sécurité au Nigeria, s'adressant dimanche à la presse, lors d'un voyage en Azerbaïdjan.

« J'ai proposé, avec le président nigérian Goodluck Jonathan, une réunion des pays limitrophes du Nigeria. »

— François Hollande, président de la France

Il a précisé qu'elle « devrait avoir lieu, si les pays sont d'accord, samedi prochain » le 17 mai à Paris.

Les dirigeants d'au moins cinq pays africains, le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin, pourraient y participer.

Les États-Unis et l'Union européenne ont déjà désigné Boko Haram comme étant une organisation terroriste, rendant ainsi illégale toute contribution au groupe. L'an dernier, Washington avait également promis une récompense de 7 millions de dollars pour la tête du chef de Boko Haram, Aboubakar Shekau, qui a annoncé dans une vidéo récemment diffusée qu'il vendrait les jeunes captives comme esclaves.

La rumeur veut également que certaines filles aient été mariées de force avec leurs kidnappeurs et que d'autres aient été envoyées au Cameroun ou au Tchad.

Sarah Lawan a révélé que d'autres adolescentes ayant fui après elle lui avaient raconté avoir entendu leurs ravisseurs parler de leur projet de les épouser.

Elle a confié qu'elle était terrifiée à l'idée de retourner en classe, que ce soit à son ancienne école, maintenant en ruines, ou dans un autre établissement. « J'ai vraiment peur d'y retourner. Mais je n'ai pas le choix de le faire si on me le demande parce que je dois terminer les examens de ma dernière année, que j'ai dû abandonner à mi-chemin. »

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