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GB: au-delà de l'Ukip, l'euroscepticisme touche tous les partis

GB: au-delà de l'Ukip, l'euroscepticisme touche tous les partis

Si le parti europhobe Ukip est pressenti pour arriver en tête des prochaines élections européennes au Royaume-Uni, il est l'arbre cachant la forêt de l'euroscepticisme britannique qui traverse tous les partis politiques, selon les experts.

Plusieurs sondages ont placé l'Ukip, le parti populiste de Nigel Farage qui a pour priorité de faire sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne, en tête des intentions de vote aux élections européennes de la fin mai, devant les travaillistes, les conservateurs et les libéraux-démocrates.

Pourtant l'Ukip n'a pas l'apanage de l'euroscepticisme. Pendant les années 70 et 80, le parti travailliste était le plus eurosceptique par rapport aux conservateurs. Puis la tendance s'est inversée.

En 1983, les futurs Premiers ministres travaillistes Tony Blair et Gordon Brown avaient ainsi fait leur entrée au parlement en faisant campagne pour une sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Même chez les libéraux-démocrates, "le parti clairement le plus pro-européen, on trouve quelques eurosceptiques", a affirmé à l'AFP Philip Lynch, maître de conférence en sciences politiques à l'université de Leicester.

Le parti europhile, dirigé par le vice-Premier ministre Nick Clegg, se présente comme le seul parti britannique défendant un Royaume-Uni membre à part entière de l'UE.

Néanmoins, on peut lire dans son manifeste de campagne que "ce n'est pas parce que l'Europe est essentielle que l'Union européenne est pour autant parfaite". Le parti estime notamment qu'il n'est pas dans l'intérêt de la Grande-Bretagne d'abandonner la livre au profit de l'euro.

Les Lib-Dem "sont plus susceptibles de mettre en évidence les failles au sein de l'UE que dans un passé récent, ce qui reflète les réalités politiques et électorales de l'opinion publique eurosceptique en Grande-Bretagne", analyse Philip Lynch, spécialiste du rapport du Royaume-Uni à l'Union européenne.

Au sein de la coalition gouvernementale, les Lib-Dem alliés aux Conservateurs, se sont associés à une loi stipulant que toute proposition de changement fondamental de la relation du Royaume-Uni à l'UE devrait faire l'objet d'un référendum à l'avenir.

Chez les conservateurs, l'euroscepticisme est au plus haut, la frange la plus à droite du parti estimant que l'Ukip siphonne les votes sur ce thème.

Cette pression au sein des Tories a conduit le Premier ministre David Cameron a s'engager à renégocier les liens de son pays avec l'UE, avant l'organisation d'un référendum en 2017 sur une éventuelle sortie de l'UE.

Pour Philip Lynch, "la Grande-Bretagne est un cas relativement rare de pays avec un grand parti au pouvoir eurosceptique, mais c'est moins exceptionnel que dans le passé", note-t-il, citant les exemples de la Pologne et de la République tchèque.

La campagne des travaillistes pour les élections européennes a quant à elle été pratiquement invisible, le parti préférant se concentrer sur les élections locales qui ont lieu le même jour.

Lors d'un débat télévisé sur l'Europe face à Nick Clegg, Nigel Farage a affirmé à ce propos que les travaillistes étaient tellement divisés sur la question de l'Union européenne "qu'ils préféraient ne pas en parler".

Tout comme les conservateurs, le patron des travaillistes Ed Miliband a pourtant également affirmé sa détermination à "réformer l'UE" s'il est élu en 2015 à la tête du pays.

"Ed Miliband est plutôt astucieux en ne disant pas qu'il va y avoir un référendum tout en laissant la porte ouverte", a estimé Philip Lynch.

"Une majorité des membres du parti travailliste (..) veut un référendum et je pense que nous sommes un parti suffisamment mature pour permettre aux gens ayant des opinions différentes de faire campagne en faveur d'un maintien ou d'un départ de l'UE", a fait valoir à l'AFP le député travailliste Graham Stringer, qui ne cache pas son euroscepticisme.

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