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Ukraine: les séparatistes de l'Est qui sont-ils, que veulent-ils?

Ukraine: les séparatistes de l'Est qui sont-ils, que veulent-ils?

"Maire", "gouverneurs" ou "commandants", les chefs des insurgés prorusses dans l'est de l'Ukraine qui prévoient dimanche un référendum d'indépendance étaient quasi inconnus du grand public avant la rébellion qui secoue depuis fin mars cette région industrielle russophone.

Voici les principaux d'entre eux:

- PAVLO GOUBAREV, 31 ans, gouverneur autoproclamé de Donetsk

Arrêté en mars pour "atteinte à l'intégrité territoriale", il a été libéré mercredi et échangé contre trois officiers des services spéciaux ukrainiens détenus par les insurgés. Sa libération a été immédiatement "saluée" par Vladimir Poutine.

Amateur de boxe et patron d'une agence locale de publicité, il s'est fait le porte-parole des contestataires dans l'Est après la chute en février du régime prorusse de Viktor Ianoukovitch et la mise en place d'un gouvernement provisoire pro-européen.

Issu d'une famille nombreuse et père de trois enfants, il a milité au Parti socialiste progressiste ukrainien, une formation née dans les années 1990 avec pour principal programme le rejet de l'Occident -- mondialisation, Etats-Unis et Fonds monétaire international en tête -- et un retour à une union avec la Russie.

- DENIS POUCHILINE, 33 ans, coprésident de la "République populaire de Donetsk"

Après avoir fait son service militaire, il n'a pas achevé ses études d'économie à Donetsk.

Il se dit membre de la formation politique My Maïemo Metu (MMM - "Nous avons un objectif") héritière de la pyramide financière MMM mise en place par le Russe Sergueï Mavrodi qui avait passé plusieurs années en prison pour escroquerie avant d'être libéré et relancer ses activités en Russie et en ex-URSS.

Dans les années 2000, Pouchiline était chargé de la distribution de chocolat au sein du groupe Solodke Jittia (Dolce vita) proche d'un député prorusse Boris Kolesnikov.

Dans sa biographie, rédigée en novembre dernier, il dit être au chômage.

Il se dit partisan du groupe paramilitaire Oplot dont le chef avait publiquement appelé à "crever un oeil ou casser une jambes" aux opposants pro-européens s'ils passaient à l'action.

Il est marié et père d'une fille.

- VIATCHESLAV PONOMAREV, 49 ans, maire autoproclamé de Slaviansk, bastion de l'insurrection armée prorusse dans l'Est

L'homme qui réclame à Vladimir Poutine des soldats et des armes a promis dans une interview à la presse russe d'"exterminer" ceux qui sont contre lui. Pour empêcher la présidentielle ukrainienne du 25 mai, il se dit prêt à "capturer quelqu'un et à le pendre par les couilles" .

Ses hommes ont retenu pendant plus d'une semaine une équipe internationale d'inspecteurs militaires de l'OSCE qui ont été qualifiés tour à tour de "prisonniers de guerre" et d'"invités".

Il lui manque deux doigts à la main gauche et il entretient le flou sur son passé et son éventuelle participation "dans des opérations spéciales".

Divorcé, père d'un fils, il dit qu'il "vit mieux étant seul".

- IGOR STRELKOV (Guirkine), 43 ans, commandant des milices à Slaviansk pressenti comme chef de la rébellion de l'Est

Selon les services de sécurité ukrainiens (SBU), il est colonel du renseignement militaire russe. Igor Guirkine, né le 17 décembre 1970 et résident de Moscou est impliqué entre autres dans la capture des observateurs de l'OSCE.

Le SBU a diffusé ce qu'il a présenté comme des conversations téléphoniques interceptées entre lui et l'émissaire russe Vladimir Loukine dépêché par le Kremlin pour libérer l'équipe de l'OSCE.

Selon le SBU, il a traversé la dernière fois la frontière ukrainienne en février 2014 pour se rendre à Simféropol, capitale de la Crimée rattachée en mars à la Russie.

Dans une interview au quotidien populaire russe Komsomolskaïa Pravda, il a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de "s'arrêter à Donetsk".

"Nous voulons libérer l'Ukraine des fascistes", a-t-il déclaré en qualifiant cette ex-république soviétique d'"Etat défaillant" pour lequel la communauté internationale ne "va pas déclencher une troisième guerre mondiale".

Il a raconté que les milices de Slaviansk sous ses ordres étaient composées aux "deux tiers d'Ukrainiens qui ont une expérience de combats acquis en Tchétchénie, Asie centrale" ainsi qu'en Irak et en Yougoslavie.

VALERI BOLOTOV, 43 ans, "gouverneur populaire" de Lougansk, l'un des commandants de "l'armée du sud-est"

Ancien parachutiste qui a pris part aux conflits en Arménie et dans la république séparatiste azerbaïdjanaise de Nagorny Karabakh, il a ensuite étudié l'économie et l'ingénierie.

Dans une vidéo diffusée par les médias ukrainiens début mai, ce père de deux enfants a décrété un couvre-feu et la "mobilisation totale de tous les hommes" à Lougansk.

"Nous allons défendre notre terre des occupants néonazis", a-t-il lancé en référence aux autorités de Kiev. "Notre but c'est Kiev".

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