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Poutine salue le "patriotisme" russe à la Fête de la Victoire, en pleine crise sur l'Ukraine

Poutine salue le "patriotisme" russe à la Fête de la Victoire, en pleine crise sur l'Ukraine

Le président Vladimir Poutine a salué vendredi la "force du patriotisme" en Russie lors de la parade militaire à Moscou commémorant la victoire de 1945 sur le régime nazi, qui se veut une démonstration de la puissance russe en pleine crise avec les Occidentaux sur l'Ukraine.

Après la revue des troupes par le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, au son de la fanfare militaire, le maître du Kremlin a pris la parole sur la place Rouge devant les soldats et des vétérans de la Seconde guerre mondiale.

Le 9 mai "est une fête où triomphe la force toute-puissante du patriotisme, pendant laquelle nous sentons d'une manière particulière ce que signifie être fidèle à la Patrie, et combien il est important de défendre ses intérêts", a-t-il dit.

"La volonté de fer du peuple soviétique, son courage et sa fermeté ont sauvé l'Europe de l'esclavage", a-t-il poursuivi. "C'est notre pays qui a traqué les fascistes jusque dans leur tanière, a obtenu leur défaite complète et définitive, a vaincu au prix de millions de victimes et de terribles épreuves".

Chaque année, la Russie célèbre la victoire des Alliés dans la Seconde guerre mondiale le 9 mai - la capitulation ayant été signée tard le soir du 8 mai à Berlin, soit le 9 mai heure de Moscou.

Mais cet événement, par lequel Moscou fait montre de sa puissance militaire restaurée avec lance-missiles, chars d'assaut et bombardiers lourds, revêt une importance encore plus cruciale cette année pour le Kremlin, qui s'oppose aux Occidentaux sur l'Ukraine.

Le rattachement en mars de la Crimée à la Russie, survenu après l'arrivée au pouvoir d'autorités pro-européennes à Kiev, est à l'origine de la pire crise entre Russes et Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide, qui n'a depuis cessé de dégénérer avec l'extension de violents troubles dans l'est de l'Ukraine, faisant craindre une glissade vers la guerre civile.

D'après des médias russes, M. Poutine pourrait se rendre pour la première fois dans la péninsule après avoir assisté au défilé à Moscou. Une parade a déjà eu lieu dans la matinée à Sébastopol, port où est basé la Flotte russe de la mer Noire, mais une autre, de la marine cette fois, est prévue à partir de 16H00 (10H00 GMT).

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et la chancelière Angela Merkel ont mis en garde le président russe contre cette visite.

En Ukraine, les célébrations ont été plus discrètes. A Kiev, une courte cérémonie a eu lieu dans un parc dominant la ville en présence des anciens présidents Viktor Iouchtchenko, Leonid Koutchma et Leonid Kravtchouk, et du Premier ministre Arseni Iatseniouk.

"Il y a 69 ans nous avons combattu avec la Russie contre le fascisme et nous avons gagné. Aujourd'hui, la Russie a déclenché une guerre contre l'Ukraine. L'histoire se répète mais sous une autre forme", a déclaré M. Iatseniouk, appelant Moscou à "cesser de soutenir les terroristes qui tuent des civils en Ukraine".

Il avait déclaré auparavant craindre que l'appel de M. Poutine aux insurgés pro-russes de l'Est de l'Ukraine à reporter leur référendum prévu dimanche sur une "déclaration d'indépendance" de la république autoproclamée de Donetsk ne soit qu'un prélude à des "provocations".

Vendredi matin, un incident jugé suspect s'est produit à proximité de la tour de télévision de Kiev, selon les autorités ukrainiennes. Des câbles ont pris feu, privant la tour de courant électrique.

M. Poutine avait surpris mercredi en semblant adopter un ton plus conciliant que de coutume à l'égard de Kiev. Il avait proposé un scénario de "dialogue" prévoyant l'arrêt de l'opération militaire en cours dans le Sud-Est en échange d'un report du "référendum", mais les séparatistes ont décidé jeudi de maintenir cette consultation, une décision condamnée vendredi par Paris.

Les autorités de Kiev ont pour leur part fait savoir qu'elles ne reconnaissaient pas la légitimité de ce projet de "référendum terroriste".

Le gouvernement ukrainien a de son côté répété jeudi qu'il n'avait nullement l'intention de renoncer à rétablir l'ordre dans l'Est, alors qu'il est engagé depuis le 2 mai dans une opération militaire dans cette zone, qui s'est déjà soldée par des dizaines de morts.

A Slaviansk, fief des rebelles pro-russes, des tirs et des détonations ont été entendus dans la nuit. Trois blindés légers, dont un avec drapeau russe, ont défilé vendredi matin dans le centre ville, dont la place centrale était noire de monde.

Le gouverneur autoproclamé Pavel Goubarev a proposé devant la foule qu'Igor Streltsov, commandant des milices à Slaviansk, devienne le "commandant" des forces d'autodéfense du Donbass.

Selon Interfax, une quarantaine d'hommes armés ont tenté jeudi soir de prendre d'assaut un poste-frontière dans la région de Lougansk en lançant des cocktails molotov, mais ont battu en retraite après que des garde-frontières ont ouvert le feu.

La tension va demeurer vive en Ukraine à l'approche du scrutin présidentiel du 25 mai, qui doit permettre l'élection du successeur de Viktor Ianoukovitch.

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, doit se rendre lundi à Kiev pour manifester le soutien de l'UE à l'Ukraine avant l'élection.

Les Occidentaux, qui jugent crucial que le scrutin se déroule correctement, accusent la Russie de tout faire pour déstabiliser l'Ukraine et empêcher sa tenue.

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