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Merkel reçoit Hollande dans son fief pour raviver la flamme franco-allemande

Merkel reçoit Hollande dans son fief pour raviver la flamme franco-allemande

La chancelière allemande Angela Merkel a accueilli vendredi le président français François Hollande dans son fief du Nord de l'Allemagne, sur les rives de la Baltique, pour raviver par un moment de convivialité leur relation parfois compliquée.

Croisière au large des falaises de l'île de Rügen, dîner et petit-déjeuner en tête à tête, promenade dans le décor pittoresque de la ville hanséatique de Stralsund, la chancelière a tout fait pour instaurer un cadre propice à un dialogue décontracté.

Cette visite "informelle" intervenait alors que le président russe Vladimir Poutine célébrait en Crimée la victoire de 1945 sur les nazis, fêtée le 9 mai en ex-URSS. Ces célébrations sur ce territoire récemment rattaché à la Russie étaient considérées comme une provocation par le gouvernement ukrainien et ses soutiens occidentaux.

M. Hollande et Mme Merkel devraient évoquer l'Ukraine samedi matin lors d'une déclaration commune.

Arrivés à 16h00 (14h00 GMT) sous une pluie fine dans le port de pêche de Sassnitz, les deux dirigeants se sont retrouvés sous les regards de dizaines de touristes et badauds qui les ont applaudis.

"En marge d'importants dossiers politiques, nous aurons l'occasion de mieux découvrir ces terroirs qui sont les nôtres", a déclaré Mme Merkel. "Je pense que c'est une bonne chose face à la situation que nous connaissons aujourd'hui", a-t-elle ajchoeurouté.

"Nous allons utiliser ce moment de détente pour avoir des discussions libres mais aussi aborder les dossiers sensibles", a répondu le président français, citant l'Ukraine.

Après avoir écouté quelques airs interprétés par un choeur de marins, M. Hollande et Mme Merkel ont embarqué pour une croisière sur la Baltique.

Seule une poignée de chefs d'Etat et de gouvernement, comme le président américain George Bush en 2006 et le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ont bénéficié d'un tel accueil sur les terres électorales de Mme Merkel dans le land de Mecklembourg-Poméranie antérieure.

La presse allemande soulignait pourtant vendredi les difficultés du couple franco-allemand.

Ce sera surtout "une rencontre avec de belles images", résumait le Bild, journal le plus lu d'Allemagne. Mais "les jolies apparences sont trompeuses: ça grince énormément entre Berlin et Paris!", soulignait le quotidien populaire, assurant que le gouvernement allemand a été agacé par les propos récents du Premier ministre français Manuel Valls appelant à faire baisser l'euro.

On s'impatiente aussi à Berlin face au rythme jugé trop lent de réduction des déficits publics en France. Cependant, les réformes d'inspiration sociale-démocrate annoncées par M. Hollande depuis le début de l'année ont été bien accueillies.

Après un début très tendu entre Hollande et Merkel, il y a deux ans, quand le président français entendait remettre en cause l'austérité allemande imposée à l'Europe au lendemain de son élection, les deux dirigeants ont appris à mieux travailler ensemble.

Cette invitation "est certainement un signe de reconnaissance et d'estime de la part de Mme Merkel", considère Henrik Uterwedde, politologue et vice-président de l'Institut franco-allemand à Ludwigsbourg, soulignant que leur relation "est clairement devenue plus amicale" au fil du temps.

Il n'en reste pas moins qu'elle est aussi déséquilibrée.

Le président socialiste, au plus bas dans les sondages, doit faire face à une crise économique majeure et peine à rassembler sa majorité après une débâcle aux municipales. La chancelière conservatrice, au zénith de sa popularité, dirige une économie en bonne santé, avec un chômage au plus bas, et n'affronte quasiment aucune opposition depuis qu'elle a été réélue pour un troisième mandat.

Outre l'Ukraine et les relations bilatérales, M. Hollande et Mme Merkel devraient évoquer les européennes du 25 mai et le renouvellement des principales instances de l'UE qui suivront.

A la veille de son déplacement, François Hollande a tiré la sonnette d'alarme sur l'eurosceptiscisme ambiant et la montée des populismes en Europe.

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