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Le nouveau président du CTC sera «plus combatif» envers le gouvernement Harper

Le nouveau président du CTC sera «plus combatif» envers le gouvernement Harper
CP

MONTRÉAL - Le nouveau président du Congrès du travail du Canada (CTC) affirme qu'il adoptera une approche plus combative que son prédécesseur à l'égard du gouvernement Harper.

Hassan Yussuff a défait l'ancien président de longue date du CTC, Ken Georgetti, lors d'un vote tenu durant la convention d'une semaine de l'organisation, qui a pris fin vendredi à Montréal.

M. Yussuff a prévenu que le premier ministre Stephen Harper ferait face à la colère du mouvement syndical si celui-ci sent la nécessité de contester les politiques du gouvernement conservateur.

«Je pense que le premier ministre doit savoir que ce mouvement syndical ne se contentera plus de s'asseoir à ne rien faire et à le regarder continuer de détruire les choses que nous avons travaillé si fort à construire dans ce pays», a dit M. Yussuff lors d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne, vendredi.

«Si nous devons nous mobiliser pour le remettre en cause, et bien sûr pour répliquer dans plusieurs domaines, je pense qu'il sentira le courroux du mouvement syndical.»

M. Yussuff propose de travailler en collaboration avec tout gouvernement, mais il n'est pas très optimiste en ce qui concerne le gouvernement Harper.

«Je pense que notre premier ministre a montré encore et encore son peu d'intérêt à s'asseoir avec le mouvement syndical et à avoir des conversations sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble», a-t-il affirmé.

Le nouveau président a rappelé que sur une période de 18 mois, le gouvernement fédéral avait imposé une loi de retour au travail plus fréquemment «que n'importe quel autre gouvernement dans l'histoire du pays».

M. Yussuff affirme que le mouvement syndical fera tout ce qu'il peut pour s'assurer que les conservateurs ne seront pas réélus l'année prochaine s'ils continuent dans cette direction.

«Plus important encore, nous voulons nous assurer qu'il y ait un gouvernement qui respecte les travailleurs et qui travaille avec le mouvement syndical pour faire croître l'économie et fournir la prospérité à tout le monde.»

Après l'élection de M. Yussuff jeudi, le ministre de l'Emploi, Jason Kenney, l'a félicité sur Twitter et a remercié M. Georgetti.

Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne vendredi, le ministre a affirmé qu'il continuerait de rester disponible pour le CTC et son nouveau président.

«Le ministre Kenney est très accessible et rencontre les syndicats régulièrement sur une vaste série de questions», affirme le courriel. «Cela ne changera pas.»

M. Yussuff a également attaqué le Programme des travailleurs étrangers temporaires du gouvernement, en précisant que ce dossier avait monopolisé «une importante partie du temps» de la convention du CTC.

En vertu de ce programme controversé, des milliers d'entreprises ont été autorisées à embaucher des travailleurs étrangers temporaires après avoir échoué à recruter des employés canadiens.

«Il y a des indications claires au sein de notre mouvement que nous devons accueillir plus d'immigrants dans le pays afin qu'ils deviennent des citoyens et construisent des communautés», a dit M. Yussuff. «Nous ne voulons pas qu'ils viennent ici et qu'ils soient traités comme s'ils n'avaient pas de place dans notre société.»

Il a admis qu'il y avait certaines pénuries mineures de main-d'oeuvre au Canada, mais a estimé que le programme s'inscrivait dans une stratégie du gouvernement conservateur visant à exploiter les travailleurs et à leur fournir peu ou pas de protection.

M. Yussuff a également promis d'être plus engagé et combatif que M. Georgetti, qui était président depuis 1999.

«J'ai dit très candidement que nous nous reposons sur nos lauriers depuis beaucoup trop longtemps», a-t-il rappelé. «Je pense qu'il y a un mouvement de la base qui se sent négligé.»

L'organisation syndicale affirme que M. Yussuff est la première personne de couleur à avoir été élue dans une position de direction du CTC, quand il est devenu vice-président exécutif en 1999.

Mais il estime que son élection à la présidence n'est pas seulement symbolique, en soulignant que tant le Canada que le mouvement syndical vivent d'importants changements.

«Si vous regardez le changement démographique, c'est absolument incroyable et je crois que c'est primordial dans le contexte d'une organisation qui représente de multiples facettes de la société canadienne, (et) le CTC devrait représenter cela.»

Hassan Yussuff est né au Guyana, en Amérique du Sud, et s'est installé à Toronto quand il est arrivé au Canada en 1974. Il est âgé de 57 ans.

Le Congrès du travail du Canada, qui représente 3,3 millions de travailleurs, rassemble des syndicats nationaux et internationaux, de même que des fédérations provinciales et territoriales et 111 conseils régionaux.

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