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La Somalie au bord de la famine selon l'ONU

La Somalie au bord de la famine selon l'ONU

La Somalie, ravagée par la guerre civile depuis 1991, risque une catastrophe alimentaire, moins de trois ans après une famine meurtrière, si les organisations humanitaires ne reçoivent pas plus de fonds, a averti vendredi l'ONU.

"Il ne s'agit pas d'un appel de fonds habituel. Certaines ONG et agences (humanitaires, ndlr) ont si peu de ressources que des projets essentiels et sauvant des vies sont menacés d'être fermés", a indiqué le Coordonnateur humanitaire de l'ONU en Somalie, Philippe Lazzarini, dans une déclaration écrite faite depuis Genève.

"Si nous ne recevons pas de fonds d'ici quelques semaines, les services de soins de santé primaires dont bénéficient 3 millions de personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, risquent de devoir être stoppés", a-t-il expliqué.

Pour 2014, les agences de l'ONU ont demandé 933 millions de dollars pour la Somalie mais n'ont reçu jusqu'ici que 15% de ce montant. L'an dernier à la même époque, elles avaient reçu le double.

La Somalie a été le pays le plus touché par la grande sécheresse de 2011 qui a affecté plus de 11 millions de personnes à travers la Corne de l'Afrique, déclenchant une famine dans une grande partie du sud du pays ravagé par la guerre. Par la suite, les Nations unies ont reconnu que davantage aurait dû être fait pour empêcher cette tragédie.

Environ 250.000 personnes, dont la moitié d'enfants, sont mortes de faim en 2011 en Somalie selon M. Lazzarini.

"Le parallèle avec la période de pré-famine de 2011, avec les difficultés croissantes d'accès, la baisse des fonds et une mauvaise saison des pluies (...), est très inquiétant", a-t-il relevé.

Actuellement, l'ONU considère que 857.000 Somaliens vivent dans des "conditions de crise et d'urgence", tandis que 2 millions de Somaliens sont en phase dite de "stress d'insécurité alimentaire".

Le 7 mai, une coalition de 22 organisations humanitaires internationales et somaliennes ont, elles aussi, lancé un appel en faveur de la Somalie. Plus de 50.000 enfants atteints de grave malnutrition sont aux "portes de la mort", ont-elles affirmé.

Les pluies saisonnières, cruciales pour l'agriculture et qui tombent habituellement d'avril à juin, n'ont pas encore commencé dans les régions du sud de la Somalie, mais aussi dans les zones reculées du nord-est.

Les régions méridionales des Basse- et Moyenne-Shabelle, théâtres de combats entre les insurgés shebab et les soldats de la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), sont les plus touchées. La faim sévit également dans la région autonome du Puntland, au nord-est de la Somalie et qui forme la pointe de la Corne de l'Afrique.

En 2011, la plupart des zones touchées par la famine étaient sous contrôle des shebab qui avaient interdit à de nombreuses organisations humanitaires étrangères d'y accéder, aggravant la situation. L'Amisom a depuis repris de nombreuses localités aux shebab dans ces régions, mais les islamistes contrôlent toujours de larges zones rurales.

apo/gg

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