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La citation de la semaine: Jean-François Lisée au sujet des avis juridiques sur la charte de la laïcité

Politique québécoise: la citation de la semaine
PC

«Il aurait été préférable de clarifier, avec plus de transparence, de quoi il s'agissait.»

- Jean-François Lisée

QUÉBEC - Le début de la semaine à Québec a été marqué par une sortie médiatique de l'ex-ministre péquiste Bernard Drainville qui s'est défendu d'avoir menti au sujet des avis juridiques sur le projet de Charte de la laïcité.

L'automne dernier, Bernard Drainville clamait que son projet de loi était constitutionnel et que des avis produits par le ministère de la Justice démontraient que la charte passerait le test des tribunaux. Mais la nouvelle ministre de la Justice, Stéphanie Vallée a révélé la semaine dernière que les avis portaient uniquement sur des sections précises du projet de loi, et non sur l'ensemble. Bernard Drainville s'est défendu en affirmant qu'il détenait aussi des avis d'experts externes qui lui donnaient une vue d'ensemble sur la constitutionnalité du projet.

Alors que ses collègues péquistes ont évité de commenter l'affaire, Jean-François Lisée a affirmé après son assermentation mardi: «Il aurait été préférable de clarifier, avec plus de transparence, de quoi il s'agissait.»

«Nous n'aurions pas cette discussion aujourd'hui si ça avait été établi de façon claire à ce moment-là», a-t-il ajouté.

Le député de Rosemont a toutefois précisé du même souffle qu'il ne doutait pas «de la bonne foi» de son collègue, «qui a fait un travail extraordinaire».

Ex-journaliste et ex-rédacteur de discours, Jean-François Lisée est un habile communicateur qui connaît le poids des mots. Plusieurs y ont donc vu un croc-en-jambe, aussi poli que diplomatique, à un rival potentiel dans la prochaine course à la chefferie du Parti québécois.

«C'est chien sale!», a même dit le commentateur politique Jean Lapierre.

Quoi qu'il en soit, le député de Rosemont assure qu'il s'est excusé personnellement auprès de Bernard Drainville lors d'une retraite fermée des élus péquistes qui visait, encore une fois, à panser les plaies de la défaite du 7 avril dernier.

Jean-François Lisée en a aussi profité pour lancer sur son blogue un débat sur la langue de bois en politique. Après tout, comme il le souligne, on reproche souvent aux politiciens « sortir la cassette ».

«L’environnement médiatique, pourtant prompt à dénoncer la « bullshit », agit avec force pour réduire le spectre de la prise de parole permise, écrit-il. Un commentaire légèrement distinct de « la ligne », et pourtant enrobé dans le respect, est illico présenté en titre et en accroche de l’article comme un affront terrible, coupable, répréhensible.

Et voyez le cercle vicieux que cela entraîne: connaissant cette mécanique des médias, certains élus vont à dessein émettre un commentaire minimaliste en comptant sur l’effet grossissant, pour qu’un coup tout petit porte… énormément.

En retour, les médias sachant que certains élus comptent sur l’effet grossissant concluent que tout commentaire minimaliste est conçu pour être grossi. (Le phénomène est particulièrement fort dans la presse parlementaire, beaucoup moins dans la presse politique montréalaise. Les journalistes qui passent d’un monde à l’autre s’en étonnent régulièrement.)»

Pour lire son billet de blogue, cliquez ici.

Et vous, qu'en pensez-vous? Jean-François Lisée a-t-il bien fait de partager son analyse sur les avis juridiques ou aurait-il dû faire preuve de solidarité avec son collègue?

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