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Contre Obama et Hillary, les républicains croient tenir leurs scandales

Contre Obama et Hillary, les républicains croient tenir leurs scandales

A six mois des législatives, cruciales pour la fin du mandat de Barack Obama, les républicains ont remis sur le devant de la scène deux scandales qui illustrent selon eux les abus du pouvoir démocrate, une stratégie qui vise aussi Hillary Clinton.

Deux affaires ont occupé les républicains ces derniers jours au Congrès. La première concerne l'attaque par des extrémistes islamistes de la mission diplomatique américaine de Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012. Quatre Américains, dont l'ambassadeur, y ont trouvé la mort.

La seconde est relative au harcèlement administratif par le fisc américain (Internal Revenue Service, IRS) d'une myriade de groupes locaux du Tea Party, qui tentaient d'obtenir un statut fiscal préférentiel. Des têtes sont tombées à l'IRS, mais le scandale est révélateur, pour les conservateurs, de la politisation des administrations fédérales par la Maison Blanche.

Depuis 2012, les républicains ont multiplié les auditions et les enquêtes sur ces deux dossiers, et ils n'ont pas l'intention de freiner. Au contraire, ils ont accéléré leurs efforts.

Fait rare, la Chambre a adopté mercredi une résolution condamnant l'obstruction d'une responsable de l'IRS, Lois Lerner, pour son refus de témoigner devant les parlementaires.

Mais c'est Benghazi qui, potentiellement, représente la plus grande menace politique pour les démocrates, et en particulier Hillary Clinton, qui dirigeait jusqu'à 2013 le département d'Etat. Malgré les alertes dans les mois précédant l'attaque, les lacunes de sécurité autour des installations diplomatiques de Benghazi sont restées béantes.

"On n'a pas fini de parler de cette histoire", a assuré Joe Barton, un représentant conservateur.

La Chambre a entériné jeudi, lors d'un vote ultra-partisan, la création d'une commission d'enquête spéciale sur Benghazi. Elle sera dirigée par un élu du Tea Party, Trey Gowdy.

Les républicains reprochent à l'administration Obama d'avoir sciemment cherché à cacher aux Américains que Benghazi était le fait de groupes terroristes, alors que Barack Obama était en pleine campagne pour sa réélection.

Dans les jours suivant l'attaque, la Maison Blanche a envoyé Susan Rice, ambassadrice à l'ONU, dire à la télévision qu'une vidéo islamophobe diffusée sur YouTube avait vraisemblablement été l'étincelle provoquant l'assaut spontané de manifestants. Après tout, une vingtaine d'ambassades américaines dans le monde arabe étaient à l'époque l'objet de manifestations violentes.

Mais cette version a vite été contredite par les faits. Depuis, des milliers de pages de documents internes ont été fournies par l'exécutif au Congrès, mais les républicains estiment que la Maison Blanche n'a pas tout dit, et cherchent une "preuve" accablante d'une manipulation.

"Il ne s'agit que de mettre à jour la vérité", a justifié John Boehner, le président de la Chambre. "Cela n'a rien d'un spectacle, rien d'un cirque".

Mais pour les démocrates, "ce n'est qu'une stratégie républicaine pour intéresser leur base aux élections de mi-mandat", le 4 novembre, dit à l'AFP le représentant démocrate Steve Israel, qui supervise la campagne électorale démocrate à la Chambre.

Hillary Clinton elle-même a témoigné devant le Congrès pendant plusieurs heures en 2013, et estime que la transparence est totale.

"Bien sûr, il y a beaucoup de raisons pour lesquelles, malgré toutes les auditions et les informations fournies, certains choisissent de ne pas être satisfaits et de continuer", a-t-elle jugé mercredi à New York. "Mais ce sont eux qui ont le dernier mot au Congrès".

En privé, des stratèges républicains concèdent que la poursuite de l'enquête sur Benghazi sert d'abord à miner une éventuelle candidature d'Hillary Clinton à la Maison Blanche en 2016. Candidate officieuse, elle est actuellement en tête des sondages.

"Les Américains connaissent Hillary Clinton depuis très longtemps, c'est l'occasion pour les républicains de la représenter aux gens, et de leur montrer ce qui s'est passé quand elle était aux commandes", confie un républicain, sous couvert d'anonymat.

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