Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une ville de Fukushima proteste contre un manga qui calomnierait la région irradiée

Une ville de Fukushima proteste contre un manga qui calomnierait la région irradiée

La municipalité japonaise de Futaba, évacuée après l'accident nucléaire de Fukushima, est furieuse: selon elle, un manga calomnie la région en insinuant que les habitants seraient victimes de maux étranges.

Les autorités minicipales ont écrit mercredi à la maison d'édition japonaise Shokagukan pour dénoncer selon elle les contre-vérités apparues dans un récent épisode du célèbre manga sur la gastronomie appelé "Oishinbo" publié en feuilleton depuis trois décennies dans le magazine hebdomadaire de manga Big Comic Spirits.

Un des personnages dessinés par Akira Hanasaki y dit que de nombreuses personnes de Fukushima sont victimes de saignements de nez inexpliqués.

"Futaba est la ville qui héberge la centrale accidentée Fukushima Daiichi et qui par conséquent a été évacuée immédiatement après la catastrophe", a rappelé la municipalité dans sa lettre.

Et de poursuivre: "à l'heure actuelle, il est inexact que de nombreux administrés se soient plaints de saignements de nez inexpliqués".

"A cause de la publication de cet épisode, ce ne sont pas seulement les ex-habitants de Futaba mais aussi toutes les personnes de la région de Fukushima qui risquent d'être victimes de discrimination", s'inquiètent les édiles qui dénoncent une publication mauvaise pour la reconstruction de la région.

Selon la municipalité, le scénariste du manga, Tetsu Kariya, "n'a pas du tout enquêté" et ne fait qu'émettre une opinion "unilatérale".

Cette affaire déchaîne depuis plusieurs jours les internautes, dont certains ex-habitants de la région qui disent avoir effectivement souffert de saignements de nez, tandis que d'autres disent le contraire.

Certains réclament une étude poussée plutôt qu'une bagarre entre un scénariste de manga et une municipalité.

"J'imaginais bien que le fait d'évoquer ces saignements de nez allait entraîner des protestations, mais je ne pensais par que cela allait provoquer une tourmente pareille", a écrit sur son blog l'auteur, Tetsu Kariya.

"Je ne comprends pas pourquoi lorsque l'on écrit la vérité telle qu'elle est, cela doit être critiqué", affirme cet homme de 72 ans qui dit avoir effectué deux ans d'étude sur le terrain pour relater ce qu'il a vu.

"Tout le monde aurait sans doute été content de lire que Fukushima était sûr, sans problème et que la reconstruction avançait", mais "je ne peux raconter que la vérité", dit-il encore affirmant son intention de continuer à parler de Fukushima dans les épisodes suivants avec des éléments encore plus précis sur le même sujet polémique, le tout en dénonçant une atmosphère dans laquelle on préfère selon lui mettre la tête dans le sable.

kap/jlh/jh

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.