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Syrie: les derniers rebelles quittent Homs, "capitale de la révolution"

Syrie: les derniers rebelles quittent Homs, "capitale de la révolution"

Les derniers rebelles syriens quittaient jeudi Homs, baptisée il y a trois ans "capitale de la révolution", un succès pour Bachar al-Assad, assuré d'être réélu à la présidentielle du 3 juin.

Ailleurs dans le pays en guerre, les rebelles ont fait exploser le célèbre hôtel Carlton à Alep (nord), faisant au moins 14 morts parmi les soldats et les miliciens qui l'occupaient, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la troisième ville de Syrie, Homs (centre), où l'insurrection armée avait été lancée en 2011, les derniers rebelles montaient dans des bus qui doivent les conduire Dar al Kabira, une localité rebelle plus au nord.

"Deux convois transportant au total 200 rebelles ont quitté la Vieille ville à partir de midi (09H00 GMT), et le troisième et dernier devrait partir avant 19H00 (16H00 GMT). Ce retard vient du fait qu'aujourd'hui nous évacuons un millier de rebelles", a déclaré à l'AFP le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi.

Mercredi, "980 personnes, en grande majorité des rebelles et quelques civils, dont des femmes et des enfants" avaient quitté la Vieille ville à bord de 24 bus.

Il s'agit du premier retrait des rebelles d'une grande ville syrienne depuis le début du conflit il y a trois ans, à l'issue d'un accord inédit négocié par le régime et les insurgés, dont les islamistes radicaux du Front islamiste, sous les auspices de l'ambassadeur d'Iran.

Sur la place de l'Horloge, théâtre de manifestations géantes contre le régime en 2011 avant de devenir la ligne de démarcation entre forces du régime et insurgés, des soldats jouaient au ballon au milieu des gravas.

"C'est la première fois que je monte sur le toit car avant j'avais peur des tireurs embusqués", lance l'un d'eux à la journaliste de l'AFP.

"Vas-y, 'tire sur moi'", plaisante-t-il, en demandant à un autre soldat de le prendre en photo.

La place, qui fut le coeur de la ville avec ses cafés, ses bureaux, dont celui du gouverneur où il a pu se rendre pour la première fois depuis trois ans, n'est plus qu'un amas de décombres. Les panneaux de signalisation sont tordus, les immeubles perforés et par endroit le goudron de la chaussée a disparu et des mauvaises herbes ont poussé un peu partout.

Pour les rebelles en revanche, le départ est un crève-coeur. "Mille fois j'aurais voulu mourir. Je ne souhaite à personne au monde d'être à ma place. J'ai le sentiment que mon âme s'est envolée et je ne peux pas retenir mes larmes", confie à l'AFP cheikh Aboul Hareth al-Khalidi, qui fut le principal négociateur rebelle.

Abou Wissam, un étudiant qui a pris les armes, regrette les manifestations pacifiques du début. "Nous étions libres et spontanés. Aujourd'hui, nous ne sommes que des pions. L'évacuation s'inscrit dans un grand jeu" établi depuis mois par des puissances régionales, dit-il dépité.

L'accord sur l'évacuation des rebelles de leur dernier carré de Homs (centre) s'est également traduit par la libération de 40 alaouites -communauté à laquelle appartient Bachar al-Assad-, une Iranienne et 30 soldats syriens" détenus par les insurgés, a affirmé à l'AFP un porte-parole du Front islamique.

Après l'évacuation totale de la Vieille ville, il ne restera plus de rebelles que dans le quartier de Waer (nord-ouest) où vivent plusieurs centaines de milliers de personnes.

Homs est la ville où les rebelles ont subi leur plus long siège, une tactique utilisée par le régime pour les mettre à genoux, et accompagnée de raids aériens intenses.

Durant les deux ans de siège, près 2.200 personnes sont mortes, selon l'OSDH. Dans le centre historique, rebelles et civils assiégés n'avaient quasiment plus rien à manger, se nourrissant souvent d'herbes et d'aliments séchés.

Ce succès pour le régime intervient à près de trois semaines de l'élection présidentielle organisée par Damas et dénoncée comme une "farce" par l'opposition et ses alliés occidentaux.

En visite mercredi à Washington, le chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba a réclamé à nouveau des "armes efficaces" pour pouvoir gagner la guerre.

Après des attentats meurtriers dans des secteurs sous contrôle du régime, des islamistes "ont pulvérisé jeudi l'hôtel historique Carlton à Alep", avec des explosifs placés dans un tunnel sous l'établissement situé tout près de la citadelle, a indiqué l'OSDH.

rim-sk-ram/vl

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