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L'Inde reconnaît que Delhi est aussi polluée que Pékin

L'Inde reconnaît que Delhi est aussi polluée que Pékin

L'autorité indienne de contrôle de la qualité de l'air a reconnu jeudi que la pollution à New Delhi était comparable à celle de Pékin mais a contesté être la capitale la plus polluée du monde.

Une étude portant sur 1.600 villes de 91 pays publiée mercredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) montre que Delhi affiche la concentration moyenne annuelle de particules fines PM 2,5 la plus élevée des capitales mondiales, à 153 microgrammes par m3.

Ces particules extrêmement fines, de moins de 2,5 micromètres, peuvent passer dans le sang en pénétrant profondément dans les poumons. Leur présence accroît le risque de bronchites chroniques, de cancer du poumon et de maladies cardiaques.

Les autorités indiennes avaient rejeté en début d'année une étude américaine montrant que la qualité de l'air à Delhi était aussi mauvaise qu'à Pékin, où la pollution a déclenché une prise de conscience en matière de santé publique qui contraste avec l'apathie indienne.

"Si l'on compare les moyennes nationales sur 2011-14, alors les deux villes (New Delhi et Pékin) sont pratiquement comparables", a reconnu Gufran Beig, responsable de l'organisme public System of Air Quality Weather Forecasting and Research (SAFAR) dans un email à l'AFP.

Il conteste en revanche le chiffre de PM 2,5 de 153 affiché par l'OMS pour Delhi, estimant qu'il était plutôt dans une fourchette de 110 à 120 pour la capitale indienne.

Le taux de Pékin, à 56, est sous-estimé, selon lui et devrait être au moins le double en prenant les chiffres de l'ambassade des Etats-Unis dans la capitale chinoise.

"La qualité de l'air à Delhi est meilleure qu'à Pékin en été et bien meilleure pendant la mousson", a-t-il ajouté. "La pollution en hiver à Delhi affiche des pics assez élevés comparés à Pékin, en raison de la météo", reconnait-il en revanche.

Même avec un taux de PM 2,5 de 110-120, New Delhi s'inscrit parmi les villes les plus polluées du monde. Karachi, au Pakistan, affiche un taux de 117, et les villes indiennes de Gwalior, Patna et Raipur atteignent respectivement des taux de 144, 149 et 134.

Par comparaison, Londres a un taux moyen annuel de PM 2,5 de 16.

Cette étude "confirme que les principales villes indiennes deviennent des pièges mortels en raison des niveaux très élevés de pollution", a réagi l'ONG indienne de défense de l'environnement Centre for Science and Environment (CSE) dans un communiqué.

Treize des 20 villes les plus polluées du monde sont en Inde, selon le CSE.

La dégradation de la situation dans la capitale indienne résulte de l'augmentation continue du parc automobile et en hiver particulièrement de la combustion de bois et d'autres matériaux pour le chauffage.

"L'Inde doit prendre rapidement des mesures pour améliorer la technologie automobile et la qualité de l'essence, renforcer les transports publics et réduire sa dépendance à la voiture", selon le CSE.

L'ONG s'alarme de l'encouragement, par le gouvernement, à la diéselisation du parc automobile et du retard pris en matière de rejets de gaz polluants par les automobiles.

Concernant les particules plus grosses PM10, plusieurs villes pakistanaises affichent les taux les plus alarmants, de 540 pour Peshawar et 448 pour Rawalpindi.

L'an dernier, un classement de la Banque mondiale a placé l'Inde au 126e rang sur 132 pour les performances environnementales et la pollution atmosphérique.

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