Un graphiste et développeur américain, Matt Daniels, a décidé de comparer le vocabulaire de 85 rappeurs avec celui de Shakespeare, réputé pour ses néologismes, et d'Herman Melville, l'auteur de Moby Dick.
Sa méthode : constituer, pour chaque artiste, un corpus de 35 000 mots. Pour Shakespeare, il a donc pris les 5000 premiers mots de 7 de ses pièces les plus connues; pour Melville, les 35 000 premiers mots de Moby Dick; et pour les rappeurs, les paroles de leurs chansons.
Sa sélection d'artistes hip-hop va des plus connus (Jay-Z, 50 Cent) aux plus obscurs.
Il a ensuite comptabilisé le nombre de mots uniques utilisés. Attention, chaque variante compte pour un mot unique. Et on sait qu'en matière d'argot, les artistes hip-hop ont une capacité hors du commun à décliner certains sacres, ce qui peut gonfler artificiellement leur vocabulaire.
Mais après tout, quel que soit le niveau de langage, ça reste du vocabulaire. Et à l'époque, la langue parfois rugueuse de Shakespeare en a choqué plus d'un.
Le résultat, publié sur son site, a de quoi surprendre : une quinzaine d'artistes se placent devant Shakespeare. Melville se défend un peu mieux, mais le champion toute catégorie, selon cette méthode d'analyse, est un certain Aesop Rock, qui utilise 7392 mots, soit 1370 de plus que Melville et 2222 de plus que Shakespeare.
Il faut dire que son nom d'artiste, Ésope (Aesop en anglais), est celui d'un célèbre fabuliste grec, à qui on attribue même l'invention de ce genre. Jean de La Fontaine a d'ailleurs largement puisé dans son oeuvre pour écrire ses propres fables.
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