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Inde: un tsunami pour Modi attendu dans la ville sainte de Bénarès

Inde: un tsunami pour Modi attendu dans la ville sainte de Bénarès

Scrutant la foule qui s'amasse pour accueillir Narendra Modi dans la ville sainte indienne de Bénarès, un proche conseiller du leader de l'opposition nationaliste hindoue assure que la vague de soutien s'est transformée en "tsunami".

Plutôt que de démentir cette affirmation, le parti du Congrès, au pouvoir depuis 10 ans, a réagi en déclarant que les tsunamis laissaient derrière eux des traces de mort et de destruction.

Cette échange illustre la guerre des mots engagée à Varanasi, l'autre nom de Bénarès, dans la dernière ligne droite des élections législatives indiennes.

Ici Modi, leader du Bharatiya Janata Party (BJP) et possible prochain Premier ministre, affronte une autre grande figure de la campagne, le champion de la lutte anticorruption Arvind Kejriwal qui a fait des débuts politiques fracassants il y a six mois lors d'élections régionales à New Delhi.

Les sondages donnent Modi vainqueur de la circonscription lundi lorsque la ville votera à l'occasion de la dernière phase d'élections marathon dont les résultats seront proclamés le 16 mai.

"Tout le monde à Varanasi et en Inde sait que Modi est le favori", relève T. P. Singh, professeur de sciences politiques à la Banaras Hindu University. "Les habitants de Varanasi sont excités parce qu'ils vont voter non seulement pour leur député mais également pour le Premier ministre".

Ville sainte de l'hindouisme par excellence, Bénarès, située à 680 km à l'est de la capitale New Delhi, est une plateforme idéale pour Modi, désireux de soigner une image d'hindou fier et de dirigeant solide.

La cité située sur les rives du Gange est en perpétuelle ébullition, entre une circulation intense et une foule de pèlerins.

"Ce n'est pas tant le BJP qui m'a envoyé ici mais plutôt la +mère Gange+ qui m'a convoqué", a déclaré le leader du BJP lors de son dépôt de candidature dans la ville fin avril.

A cette occasion, 100.000 personnes s'étaient rassemblées dans les rues de Bénarès pour voir le leader du BJP juché sur un camion à toit ouvert, faisant dire à son proche conseiller Amit Shah qu'un "tsunami (..) va emporter" ses rivaux.

Modi a promis de relancer l'artisanat de la soie de la ville, à la peine, de nettoyer le Gange et d'y créer un pôle important de formation.

Le BJP espère également que la candidature de Modi à Bénarès suscitera une vague dans les autres circonscriptions de l'Etat de l'Uttar Pradesh, qui donne 80 des 543 sièges du parlement indien.

Si Modi fait largement campagne sur le bilan économique de son Etat du Gujarat (ouest) qu'il dirige depuis 2001, sa réputation de nationaliste hindou intransigeant suscite la méfiance au sein des minorités.

"C'est un travailleur infatigable et compétent qui croit en la culture hindoue", plaide Swamy Shesh Naryan en prenant un bain matinal dans le Gange. "Il n'y a rien de mal à être fier de ses racines".

Mais Taj Muhammad, avocat musulman de la ville, pense "que Modi n'obtiendra même pas 1% des votes musulmans".

Modi reste une personnalité controversée depuis les émeutes sanglantes qui ont tué plus de 1.000 personnes, essentiellement des musulmans, en 2002 dans le Gujarat.

De son côté, Kejriwal, dont la campagne a été éclipsée par la présence de Modi, vise le vote des musulmans qui représentent 13% de la population de la ville. Il dénonce les partis politiques traditionnels qu'il accuse d'avoir favorisé la corruption dans la ville sainte.

"Ce n'est pas mon combat, c'est le combat de tous ceux qui veulent une Inde sans corruption, qui veulent des routes décentes à Varanasi et l'éradication de la pauvreté dans le pays", a-t-il déclaré lors d'un meeting.

Mais Kejriwal, qui avait suscité l'engouement et la surprise en conquérant Delhi décembre, ne semble plus provoquer le même enthousiasme à Bénarès.

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