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France - PSG - Monaco, un championnat bicéphale façon Real - Barça

France - PSG - Monaco, un championnat bicéphale façon Real - Barça

PSG-Monaco, façon Real-Barça: le Championnat de France, dominé par deux clubs milliardaires, risque de se transformer en compétition bicéphale avec les clubs historiques comme Marseille ou Lyon réduits au rang de faire-valoir.

"L'argent ne fait pas le bonheur mais il faut avouer aussi qu'il le facilite beaucoup". Ce qui était vrai pour Choderlos de Laclos au XVIIIe siècle est vrai pour le football du XXIe.

Et s'il y a effectivement des liaisons parfois dangereuses entre argent et football, force est de constater que les grands clubs ont les grands joueurs et les gros salaires qui les accompagnent.

Oui, il ne suffit pas d'avoir de l'argent pour construire une équipe et oui, certaines équipes se font sans argent. Mais pour se pérenniser à haut niveau, il faut de gros budgets.

De ce point de vue, le Paris SG avec ses 400 millions d'euros, pour beaucoup venus du Qatar, et Monaco avec un budget officiel de 130 millions, mais une pluie de dollars de son propriétaire milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, sont loin devant les autres clubs français.

Et cette différence se traduit sportivement sur le terrain: le PSG a été sacré dès la 36e journée et Monaco est actuellement sur un rythme de 80,2 points, une moyenne haute si on la compare aux dauphins des dernières années et qui lui aurait même donné le titre en 2010-2011 (Lille, 76 pts) ou 2009-2010 (Marseille, 78).

Avec leurs budgets colossaux capables d'attirer les plus grosses stars (Ibrahimovic, Thiago Silva) et de réaliser des transferts énormes (Cavani et Falcao, plus de 60 millions d'euros chacun), Paris et Monaco sont dans une autre dimension. L'argent n'est pas un problème. Quand Falcao s'est blessé, Monaco l'a remplacé illico avec une autre star, Berbatov.

Pour les autres clubs français, dont les budgets sont en général à la baisse, crise oblige, une telle blessure d'un joueur clé aurait été un accident industriel. Pour Monaco, cela aura été une simple péripétie.

Il n'y a aucune commune mesure avec les budgets du milieu de tableau (Nice, Toulouse, Nantes, Reims) qui avoisinent les 30 millions, soit pas beaucoup plus que ce que coûte Ibrahimovic chaque saison. Pour les Lyon, Marseille (plus de 100 millions) ou Saint-Etienne, Lille, Bordeaux (entre 50 et 100 millions), la lutte pour le titre relève du fantasme.

Toutefois, Frédéric Bolotny, économiste du sport, est plutôt optimiste: "L'important, c'est qu'il y ait une incertitude. On dit souvent que c'est ce qui fait la valeur. Deux clubs qui se battent, c'est mieux qu'un qui gagne sept ans de suite".

Derrière les deux monarques, les clubs historiques peuvent espérer rivaliser sur une saison ou deux avec les gros bras comme l'ont fait Valence, l'Atletico Madrid ou La Corogne en leur temps en Espagne.

La formation ou le recrutement de jeunes talents devraient prendre une place prépondérante dans la stratégie de ces clubs.

L'économiste souligne toutefois qu'il faut que Paris et Monaco passent "le cut du fair-play financier avec leurs modèles économiques qui sont quand même particuliers". Le PSG devrait se voir imposer par l'UEFA une baisse de son train de vie avec une limitation de sa masse salariale.

Les deux clubs, dont l'affrontement a déjà été baptisé le "Cashico", ont en tout cas besoin l'un de l'autre pour entretenir un intérêt sportif au championnat. Car comme le soulignait Corneille, "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire". Ce qui vaut pour les siècles passés est décidément toujours valable pour le football d'aujourd'hui.

pgf/ol/jta

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