L'institut de recherche japonais Riken a annoncé jeudi rejeter l'appel de la chercheuse Haruko Obokata qui conteste des accusations de contrefaçon d'images dans un article scientifique à propos des cellules dites Stap, une affaire qui dure depuis des semaines.
Le comité d'enquête a délibéré et le Riken a conclu qu'il n'était pas nécessaire de remettre en cause le verdict antérieur, a expliqué l'institut public qui dit désormais s'apprêter à prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de Mme Obokata et d'autres personnes impliquées.
"Mme Obokata a été informée de cette décision de ne pas réexaminer son cas", a en outre indiqué le président du Riken dans un communiqué.
Le Riken dit inciter l'intéressée et les co-auteurs à retirer l'article incriminé publié en janvier dans la revue britannique Nature.
Haruko Obokata y avait signé une communication présentant une méthode inédite et particulièrement remarquée de création de cellules pluripotentes (presque similaires à des cellules embryonnaires) à partir de cellules matures.
Mais peu après, un des participants a contesté la publication, au motif qu'une partie des données présentées étaient selon lui fausses.
Le Riken a alors créé un comité d'enquête qui a conclu à la présence d'irrégularités (contrefaçon d'images) dans la publication des résultats. Ces conclusions sont telles qu'elles ont fait douter de l'existence-même des cellules STAP, même si le comité ne s'est pas prononcé directement sur ce point.
Lors d'une conférence de presse début avril, Mme Obokata a reconnu des erreurs dans la façon dont ses travaux potentiellement révolutionnaires pour la médecine ont été présentés, mais elle a rejeté les accusations de "falsification et contrefaçon".
Elle a maintenu que les fautes de forme commises "par manque d'apprentissage" n'affectaient pas la réalité du phénomène qu'elle a observé et appelé cellules Stap (stimulus-triggered acquisition of pluripotency, acquisition de la pluripotence par stimulus). Il s'agit de cellules revenues à un stade indifférencié par un procédé chimique nouveau, et capables d'évoluer ensuite pour créer différents organes.
"Le phénomène des cellules Stap est une réalité que j'ai vérifiée à plus de 200 reprises", a assuré Mme Obokata qui jusqu'à présent a fermement écarté l'idée d'un retrait de son article.
Dans le même temps, le Riken n'a pas considéré que les accusations également portées à l'encontre de membres du comité d'enquête aient pu affecter leur jugement, même si le président en personne de ce panel accusateur, le professeur Shunsuke Ishii, s'est vu contraint à la démission fin avril pour une raison voisine de retouche d'images.
Le Riken promet de prendre des dispositions afin que de telles affaires ne se reproduisent pas.
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