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Après le départ des rebelles, des déplacés de Homs rêvent du retour

Après le départ des rebelles, des déplacés de Homs rêvent du retour

Après avoir fui les combats entre rebelles et régime en 2012 à Homs, Wafa al-Tarchi a cru que son départ forcé ne durerait que deux jours. Deux ans plus tard, avec le retrait des insurgés de la Vieille ville, elle a espoir de revoir sa maison.

Elle est parmi les milliers de déplacés à avoir trouvé refuge à Feirouzeh, une petite localité chrétienne bordée de champs agricoles et située au sud-est de Homs.

Dans cette ville, la troisième de Syrie, les forces gouvernementales se préparent à entrer dans le principal fief rebelle après le retrait de la majorité des insurgés qui y étaient assiégés depuis deux ans, en vertu d'un accord négocié pendant deux mois.

Les habitants des quartiers rebelles de Homs ont été les premiers déplacés de la guerre qui dure depuis trois ans: plus de neuf millions de réfugiés et de déplacés connaîtront par la suite le même calvaire et ne rêvent que d'une chose: rentrer.

Comme la Vieille ville a été ravagée par les combats et les bombardements intenses de l'armée de l'air du régime, Wafa n'a pas beaucoup d'espoir de retrouver sa maison intacte, dont elle parle avec nostalgie.

"J'avais un 'palais'. Depuis plus de deux ans, je vis dans cette chambre avec ma famille", explique cette femme, la quarantaine, entourée de ses trois filles et de son garçon. Elle habitait Hamidiyé, un quartier à majorité chrétienne connu pour sa célèbre église de la Ceinture de la Vierge et aujourd'hui en ruines.

"Nous regardons les nouvelles et on voit qu'aucune maison n'a échappé aux combats. Mais on espère revenir et reconstruire", ajoute cette femme vêtue de noir, se souvenant de sa fuite "sous les balles".

A Feirouzeh, où les maisons ne dépassent souvent pas un étage, certaines parmi les 800 familles déplacées ont réussi à organiser, tant bien que mal, une nouvelle vie.

L'artère principale de la localité a été baptisée "Rue des Homsiotes" en raison du nombre d'échoppes ouvertes par les déplacés.

Son mari, Ahed al-Chami, 50 ans, avait un magasin connu hérité de son père à Hamidiyé. Aujourd'hui, il possède une petite épicerie où s'entassent denrées alimentaires et boissons alcoolisées.

L'air fatigué, le regard au loin, il doit également aider son père âgé et son frère infirme. "Nous souhaitons le meilleur pour tout le monde", se contente-t-il de lâcher.

Samih, ex-entrepreneur, a pu ouvrir un petit magasin de vêtements et de chaussures, après être resté sept mois sans travail.

Ce père de quatre enfants se félicite de l'accord inédit entre rebelles et régime, même s'il sait lui aussi qu'il va retrouver sa maison en ruines.

"C'était une décision très sage. Cela va se répercuter sur tout le pays pas seulement sur Homs", dit ce quinquagénaire.

La petite Bouchra, 9 ans, est toute excitée à l'idée de revenir à Wadi Sayeh, son quartier.

"Nous avions tout laissé, nos vêtements, nos photos , nos livres", dit-elle en jouant avec ses soeurs devant sa maison.

"Ils parlent d'un accord, ils disent que nous pouvons rentrer. Je retrouverai mes affaires et jouerai de nouveau avec mes copines", dit-elle avec espoir.

Abou Salem, un chauffeur de taxi de Hamidiyé, le visage marqué par les rides, résume laconiquement son sentiment depuis l'annonce de l'accord.

"La reconstruction, le retour, va prendre encore du temps", dit-il.

Mais, "c'est la meilleure nouvelle que j'ai entendue depuis deux ans et demi".

rim/ram/sw

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