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Le dalaï lama au gouvernement norvégien: sans rancune

Le dalaï lama au gouvernement norvégien: sans rancune

Le dalaï lama a dit mercredi ne pas tenir rigueur au gouvernement norvégien qui a décidé de ne pas le rencontrer durant sa visite à Oslo afin de ne pas détériorer ses relations déjà glaciales avec la Chine.

"Bien sûr, si des dirigeants comme le président Obama souhaitent me rencontrer, je suis heureux", a déclaré le chef spirituel tibétain lors d'une table ronde avec la presse à l'Institut Nobel où il fêtait le 25e anniversaire de son prix Nobel de la paix.

"Mais je ne veux pas provoquer de gêne pour qui que ce soit", a-t-il aussitôt ajouté.

Faisant valoir que son objectif était de rencontrer les gens et non leurs dirigeants, le dalaï lama a affirmé qu'"il n'y a aucune raison d'être déçu". "Plus le gouvernement chinois m'accuse, plus je suis populaire", a-t-il souligné.

Ni le chef de la diplomatie ni le président du Parlement --pourtant tous deux ex-présidents du Comité parlementaire pour le Tibet-- ni aucun autre membre du gouvernement norvégien ne veulent rencontrer le dalaï lama lors de sa visite de trois jours.

Le ministre des Affaires étrangères Boerge Brende a expliqué ce choix par "la situation complètement extraordinaire entre la Chine et la Norvège (...) sans contacts politiques réels" depuis plusieurs années.

Après l'attribution en 2010 du Nobel de la paix au dissident chinois Liu Xiaobo qu'elles considèrent comme un "criminel", les autorités chinoises ont mis fin à tout contact de haut niveau avec leurs homologues norvégiennes -- même si les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un niveau record l'an dernier.

"Nous suivons de près la façon dont le gouvernement norvégien gère l'affaire", a répété Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, mercredi.

"Nous espérons que la Norvège puisse vraiment respecter les préoccupations fondamentales de la Chine (...) et prendre des initiatives concrètes pour l'amélioration de nos relations bilatérales", a-t-elle ajouté.

Le refus de rencontrer le dalaï lama a été mal reçu en Norvège, où de nombreuses voix ont critiqué la "lâcheté" du gouvernement et sa décision de brader ses valeurs pour ses intérêts économiques.

"La Norvège perd la face", titrait mercredi l'éditorial du journal de référence Aftenposten. "Maintenant, c'est la Chine qui dicte la politique étrangère de la Norvège sur la question (tibétaine). C'est triste. Et pitoyable".

phy/amp/mr

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