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Carte Noire épouse Senseo pour créer un nouveau géant mondial du café

Carte Noire épouse Senseo pour créer un nouveau géant mondial du café

Carte Noire, Maison du Café, Senseo: les groupes américain Mondelez et néerlandais Douwe Egberts Master Blenders (DEMB) vont fusionner leurs cafés pour créer un nouveau géant mondial, mieux armé face à Nestlé et ses très prisés Nespresso et Nescafé.

L'opération, annoncée mercredi, entre dans le cadre d'un plan d'économies de Mondelez qui va aussi supprimer des emplois.

Mondelez ne conservera qu'une part minoritaire de 49% dans la nouvelle société, baptisée Jacobs Douwe Egberts (JDE).

Elle sera basée aux Pays-Bas et aura un chiffre d'affaires annuel combiné de plus de 7 milliards de dollars (5 milliards d'euros), selon un communiqué commun de Mondelez et DEMB.

Ce rapprochement ne concerne pas les activités françaises du groupe américain, pour lesquelles DEMB a fait une offre de rachat distincte via sa maison mère Acorn Holding Company B.V.

Sur le marché en plein essor des dosettes, JDE devrait rester derrière le suisse Nestlé, numéro un mondial du secteur avec Nespresso, mais passer devant lui si on tient compte également des cafés en grains, selon Tom Muller, analyste chez la banque Théodoor Gilissen.

Mondelez et DEMB sont jusqu'ici numéro 2 et 3 mondiaux sur le marché du café, avec respectivement un chiffre d'affaires d'environ 3,9 milliards de dollars et 3,4 milliards de dollars.

Issu de la scission en 2011 de la société américaine Sara Lee, D.E. Master Blenders 1753 détient les marques de café Douwe Egberts, L'OR, Pilao et Senseo.

Mondelez, ex-Kraft Foods, réalise 17% de son chiffre d'affaires total dans le café (torréfié moulu, soluble et en dosettes) et possède notamment Carte Noire, la première marque de café en France, Grand'Mère, Jacobs, Gevalia, Kenco, Tassimo et Millicano. La transaction, dont la finalisation est prévue en 2015, lui rapportera 5 milliards de dollars.

A Wall Street, ces annonces étaient saluées, l'action Mondelez bondissant de 7,89% à 38,0 dollars vers 14H55 GMT.

Alors que le marché des capsules de café ne cesse de croître dans les pays émergents, en Europe et aux Etats-Unis, "pour pouvoir croître et concurrencer Nestlé, il faut avoir des volumes croissants et beaucoup de pouvoir de marketing. C'est le but de cet accord", estime M. Muller.

L'opération s'inscrit dans le cadre d'un plan de restructuration de 3,5 milliards de dollars lancé mercredi par Mondelez, et portant sur la période 2014-2018.

Celui-ci va être marqué par des suppressions d'emplois, dont Mondelez, également propriétaire des biscuits Lu ou des chocolats Côte d'Or et Toblerone n'a pas précisé le nombre.

Mondelez employait 107.000 personnes dans le monde au 31 décembre, dont 94.000 hors des Etats-Unis. Ce nombre est en baisse comparé à 2012 où il comptait 110.000 salariés.

L'entreprise américaine espère que cette réduction de voilure va lui permettre d'économiser 1,5 milliard de dollars par an d'ici 2018 et d'améliorer ses marges.

"Les mesures stratégiques de réductions de coûts que nous annonçons aujourd'hui soulignent notre volonté de devenir un groupe plus leste, vif et un mastodonte mondial des snacks", a déclaré la PDG Irene Rosenfeld.

Mondelez semble répondre aux pressions de son actionnaire activiste, le milliardaire Nelson Peltz, qui milite pour qu'il devienne un géant des snacks, lesté de toutes ses activités périphériques. M. Peltz voudrait une fusion avec les activités dans les snacks du géant des boissons non gazeuses Pepsico (chips Lays et Doritos) dont il est également actionnaire.

Au premier trimestre, Mondelez a enregistré un plongeon à 163 millions de dollars de son bénéfice net, contre 536 millions de dollars un an plus tôt. Rapporté par action, le résultat hors éléments exceptionnels, référence aux Etats-Unis, est toutefois ressorti à 39 cents, au dessus des attentes (35 cents).

Le chiffre d'affaires est conforme aux attentes à 8,64 milliards de dollars, en baisse de 1,2% sur un an, tandis que les dépenses et frais administratifs ont diminué de 2,9%.

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