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Commission Charbonneau: l'ex-sous-ministre Beaulieu soutient avoir épaulé Beaudry dans sa lutte à la collusion

Lutte à la collusion: l'ex-sous-ministre Beaulieu soutient avoir épaulé Beaudry
SRC

L'ex-sous-ministre Jean-Paul Beaulieu a n'a eu vent qu'au début 2003, soit vers la fin de son mandat au MTQ, que des contrats publics faisaient l'objet de collusion grâce à son conseiller François Beaudry, entendu plus tôt. s'il a aussitôt agi, ses actions, a-t-il constaté a posteriori, n'ont pas toujours eu les résultats escomptés.

Un texte de François Messier

L'ex-sous-ministre aux Transports a expliqué à la commission qu'il n'avait eu jusqu'alors aucune indication que des contrats avaient été remportés en collusion, mais qu'une fois mis au parfum par son conseiller, qui bénéficiait d'une taupe chez les collusionnaires, il avait pris la chose au sérieux.

« J'ai toujours eu une très grande confiance en François Beaudry », a soutenu M. Beaulieu, qui ajoute n'avoir jamais tenté de savoir qui était son informateur. Aussi, en février 2003, lorsque M. Beaudry lui affirme avoir en main des preuves concernant des contrats publics à Laval, il contacte Florent Gagné, le directeur général de la SQ, qui mettra ses enquêteurs en contact avec son conseiller.

« Je décodais que ça pouvait se rendre plus loin que le seul territoire de Laval. »

— Jean-Paul Beaulieu

Au MTQ, soutient M. Beaulieu, seul lui, son adjoint Gilles Roussy et M. Beaudry lui-même étaient au courant de ces allégations, qu'ils ont pris soin de ne pas ébruiter afin de ne pas nuire à l'enquête.

La suite des choses se passera d'ailleurs strictement entre M. Beaudry et son contact à la SQ. M. Beaulieu en informera cependant le ministre Serge Ménard et son chef de cabinet, de même que leurs successeurs, une fois l'arrivée au pouvoir des libéraux au printemps.

M. Beaulieu a expliqué que les révélations de la taupe de M. Beaudry l'ont immédiatement rendu plus prudent dans l'exercice de ses fonctions. Ainsi, a-t-il expliqué, il ne signait aucune approbation sans avoir la certitude que le tout était correct.

C'est pour cela, a-t-il expliqué, qu'il s'est refusé jusqu'à son départ, sur la recommandation de M. Beaudry, d'autoriser un paiement de 2,3 millions $ pour des travaux exécutés par Louisbourg (Tony Accurso), à la demande de la direction montréalaise du MTQ, dans le dossier de la réfection du rond-point L'Acadie.

Sa décision, ironiquement, fut sans effet, puisque le paiement pour ces travaux avait déjà été fait, ce qu'il convient avoir appris en écoutant les travaux de la commission Charbonneau...

« À l'époque, pour moi, ça empêchait le versement des sommes demandés (...) j'étais convaincu que les montants n'avaient pas été payés. »

— Jean-Paul Beaulieu

M. Beaulieu, qui a précisé ne pas avoir informé la direction territoriale de MTL des soupçons de M. Beaudry sur ces dépassements de coûts dans la construction de murs de soutènement.

Il ajoute avoir eu vent de rumeurs selon lesquels des gens du secteur privé s'étaient plaint de son manque de collaboration, mais il convient n'avoir jamais été confronté directement à cette réalité.

Jean-Paul Beaulieu a été pendant de longues années au service de l'État. En plus d'avoir été sous-ministre au ministère des Transports du Québec de 2001 à l'automne 2003, il a été sous-ministre aux Ressources naturelles et au Travail.

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