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«White Women»: du Chromeo lustré

«White Women»: du Chromeo lustré
INDIO, CA - APRIL 11: Dave 1 (L) and P-Thugg of Chromeo perform at The Empire Polo Club on April 11, 2014 in Indio, California. (Photo by Tim Mosenfelder/WireImage)
Tim Mosenfelder via Getty Images
INDIO, CA - APRIL 11: Dave 1 (L) and P-Thugg of Chromeo perform at The Empire Polo Club on April 11, 2014 in Indio, California. (Photo by Tim Mosenfelder/WireImage)

MONTRÉAL - Le buzz est indéniable autour de la formation montréalaise Chromeo qui fera paraître son quatrième album, White Women, le 12 mai. D’ailleurs, le single Jealous (I Ain't With It) fait déjà pas mal de bruit. Après des apparitions fort remarquées à l’émission télé américaine Jimmy Kimmel Live! puis sur la scène principale du festival Coachella, les deux membres fondateurs David «Dave 1» Macklovitch et Patrick «P-Thugg» Gemayel, qui habitent maintenant New York, continuent l’aventure.

Propulsé de l’avant grâce aux médias sociaux, Chromeo semble devenir une saveur de plus en plus appréciée par les plateformes de diffusion traditionnelles basées un peu partout dans le monde. Et par effet d’entraînement, les amateurs aussi risquent de grandir en nombre. Après dix ans de musique teintée d’humour et de couleurs des années 1980, le groupe d’électro-funk semble mûr pour une explosion de popularité.

Certes, le précédent disque, Business Casual (2010), a connu un succès appréciable en Angleterre et au Canada, notamment. Cet opus confirmait le talent d’arrangeurs et de réalisateurs des deux gars, déjà observé sur le long jeu Fancy Footwork, sorti en 2007.

Mais quelque chose dans White Women, l’effet disco accrocheur peut-être (pensons à la vivante Somethingood et à la clinquante et robotique Fall Back 2U), où la simplicité des arrangements rend le travail du groupe encore plus accessible. Plus pop. Plus été. Musique qui incite au déhanchement et à la détente, comme toujours, mais avec encore plus de conviction. Sorte d’édulcorant que l’on consomme sans chercher de midi à quatorze heures. Un son qui fait la job, comme on dit.

Les gars de passage à Montréal

Deux heures avant de monter sur la scène du Théâtre Corona, à Montréal, les deux acolytes ont accepté de répondre aux questions du Huffington Post Québec.

«En tournée, on joue cinq chansons du nouvel album, dont les quatre singles (Jealous, Come Alive, Over Your Shoulder et Sexy Socialite), explique Dave 1 […] C’est spécial de jouer à Montréal, c’est certain. On n’a pas rejoué ici depuis le gros show extérieur du Festival de Jazz en 2012. Ça fait bien plaisir d’être là et de voir que l’intérêt continue.»

«C’est possiblement dû à cette impression de renouveau que nous avons transmise avec l’arrivée de notre nouvel album, ajoute-t-il. Je crois que tous les morceaux sont intéressants. On a réussi à se réinventer. Ç’a été un effort conscient et calculé de notre part.»

Selon les gars, même le choix de diviser l’album en trois sections relativement distinctes au niveau des ambiances était planifié depuis longtemps.

«Le premier tiers est composé de pièces très pop et catchy, explique Dave 1. La partie du milieu propose des trucs plus atmosphériques, c’est là qu’on s’est fait plaisir, et ça finit avec une touche très disco, style années ‘80.»

Aux dires des deux comparses, l’émotion serait plus «soundtrack». Ils donnent en exemple le morceau travaillé avec Solange Knowles ou encore celui fait avec l’ami Ezra Koenig de Vampire Weekend.

«Je crois que la très grande différence de White Women est ce lustre qu’on retrouvait moins sur les autres disques, dit Dave 1. Je veux dire scintillant, qui brille. On voulait également faire des pièces qui jouent davantage à la radio. C’est le cas de Jealous qui tourne dans les radios montréalaises, mais aussi dans le reste du Canada. En Europe ça commence. Aux États-Unis ça va bien.»

«C’est ce qui arrive quand tu travailles avec acharnement durant deux ans, poursuit P-Thugg. On a travaillé beaucoup plus en symbiose. Avant, on échangeait beaucoup d’idées et de matériel sur Internet. Cette fois, c’était plus profond et plus agréable. C’était aussi le cas pour les collaborateurs, qui sont tous venus en studio.»

Les jambes Chromeo

Sur scène, les éternelles jambes plastiques qui supportent les claviers sont bien en vue, comme toujours. Signe que le thème de la femme, au sens large, prend toujours une grande place dans le travail de Chromeo.

«Toujours les jambes, lance Dave 1. On a travaillé sur des perspectives différentes cela dit. Même s’il y a le thème de la femme, ça ne veut pas nécessairement dire qu’on est un groupe hétéro (sourire). Je veux dire, même avec la couverture de l’album, on ne sait pas qui épouse qui… Peut-être que c’est juste Pat et moi [qui finiront ensemble]. On aime semer la confusion à ce niveau-là. On aime explorer la vulnérabilité masculine.»

«C’est de la musique anti-machiste (comme sur Over Your Shoulder et Jealous). C’est plein d’humour aussi. On est encore des losers, on est nerveux, névrosés, remplis d’insécurité. C’est comme de la musique disco avec des textes écrits par Woody Allen, on va dire!»

Et que dire des collègues du Huffington Post américain qui ont décrété que la pièce Jealous (après le méga tube estival Get Lucky du duo Daft Punk, en 2013) sera «la chanson de l’été»?

«C’est super flatteur», admet P-Thugg.

«Après, il faut ménager nos attentes, continue Dave 1. Un tube comme celui de Daft Punk, il y en a un par décennie. On a tellement galéré en début de carrière qu’on a des attentes tout à fait réalistes. Le deuxième album de Daft Punk, Discovery, nous a beaucoup inspirés. On est des fans. On verra bien ce que ça va donner cette histoire. On fait toujours notre truc!»

Sur les planches

Pour le reste, un théâtre Corona plein à craquer, une foule en délire, une ambiance électrique, une scénographie toute nouvelle, un décor très chromé (dans tous les aspects, même les instruments) et agrémenté de miroirs; deux musiciens pleins d’énergie (surtout le showman Dave 1 tout de noir vêtu); des guitares tranchantes et des claviers omniprésents pour 90 minutes de «big sound» disco-funk-électro très hop la vie. En somme, une bonne prestation.

Chromeo sera de retour à Montréal, le 1er août, au festival Osheaga.

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