Charismatique, intraitable sur les mœurs, conservateur et moderne à la fois, le Polonais Jean Paul II, qui sera canonisé le 27 avril par François, aura contribué à la chute du communisme, voyagé sur tous les continents, et reste adulé par de nombreux fidèles comme "l'athlète de Dieu".
Ce pape, qui a régné près de 27 ans, a occupé une place de "grand" sur la scène internationale: avec ses positions tous azimuts sur les droits de l'Homme, mais aussi ses contacts avec les jeunes, Karol Wojtyla qu'on montrait sur des skis ou dans une piscine a incarné une image de force, de modernité, de verdeur. Avec lui, l'Eglise a fait la une des médias, avec lui, les catholiques se sont sentis plus sûrs d'eux.
Des notes qui auraient dû être brûlées
Voilà pour l'image publique. Dans le privé, on connaît très peu la vie intime et le rapport à Dieu de ce pape entré dans l'histoire. Les éditions Bayard ont publié vendredi 24 avril les "Carnets intimes" de Jean-Paul II, intitulés "Je suis dans les mains de Dieu". De 1962 à 2003, Karol Wojtyla a consciencieusement noté dans des petits carnets ses pensées sur la foi et son rapport à Dieu.
Jamais personne d'autre que Stanislaw Dziwisz n'aurait dû lire ces notes du Saint Père. Il était son secrétaire et son plus proche collaborateur. Aujourd'hui archevêque de Cracovie, il a décidé de ne pas brûler ces carnets contrairement à la volonté de Jean-Paul II qui avait expressément demandé à ce qu'ils soient brûlés.
"Je n'ai pas eu le courage de brûler ses carnets personnels parce qu'ils contenaient d'importantes informations sur sa vie. Ils sont la clé pour comprendre sa spiritualité, ce qu'il y a de plus profond en chaque être humain : sa relation avec Dieu, avec les autres et avec lui-même", explique le cardinal Stanislaw Dziwisz dans la préface de ce livre.
Le HuffPost a parcouru cet austère ouvrage, où l'éditeur a choisi de retranscrire le plus fidèlement possible les notes du Saint Père, sans éclairage ni interprétation. Voici cinq citations parmi les centaines de pensées de Jean-Paul II qui éclairent sa vision de la vie, de l'Eglise et des hommes :
Jean-Paul II s'interrogeait sur le fonctionnement de l'Église
"Le pasteur connaît ses brebis. Est-ce que je connais mes prêtres ? mes séminaristes ? mes fidèles ? Est-ce que je fais tout pour atteindre ceux qui sont éloignés ?" se demandait-il dans sa retraite de 1974.
La Vierge Marie était au centre de la foi de Jean-Paul II
"Le Christ est devenu homme par la Femme (Marie) et le salut de l'humanité est venu avec lui." écrit-il en 1979. "Merveilleux lien entre la Maternité de Marie et le sacerdoce des prêtres de l’Église", note-t-il encore dans sa retraite vaticane de 1984.
Jean-Paul II voulait que les prêtres soient proches des fidèles
"Le prêtre essaie d'être proche des laïcs [les croyants qui ne font pas partie du clergé, ndlr] écrit-il en février 1980 à Rome. L'Église ne se construit pas sur l'opposition entre le clergé et les laïcs. Les laïcs n'attendent pas du prêtre qu'il les décharge des tâches de ce monde, ni qu'il devienne lui-même un laïc - mais qu'il les accompagne, les éclaire et les soutienne de manière sacerdotale."
Jean-Paul II défendait le célibat des prêtres
En mars 1981, Jean-Paul II fait une retraite et médite sur le thème de la pureté : "Le célibat sacerdotal est un mystère surnaturel et un don de Dieu pour se consacrer aux idées du Royaume avec le cœur indivisible. [...] Le sacerdoce ne s'identifie pas au célibat mais le célibat soutient le sacerdoce et le rend particulièrement efficace."
Jean-Paul II ne craignait pas la mort
"Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'amour. Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites." notait le Saint Père en 1999 dans les dernières pages de ses carnets personnels.
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