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Liège-Bastogne-Liège - La Doyenne ne devait être qu'un test en vue d'un Liège-Paris-Liège

Liège-Bastogne-Liège - La Doyenne ne devait être qu'un test en vue d'un Liège-Paris-Liège

La Doyenne des classiques, Liège-Bastogne-Liège célèbre avec faste dimanche sa 100e édition, un jubilé pour ce monument du cyclisme qui a vu le jour en 1892 et ne devait être à l'origine qu'un test en vue d'un Liège-Paris-Liège.

Le Roi des Belges, Philippe, donnera le départ à 10h00 (08h00 GMT) Place Saint-Lambert, une présence qui témoigne de l'importance accordée en Belgique à l'un des moments forts de l'année sportive.

Des milliers de spectateurs se presseront à nouveau le long des 250 kilomètres pour soutenir les héritiers des 33 pionniers qui avaient pris le départ de la première édition le 29 mai 1892 à 5 heures 39 et 44 secondes du matin.

33 courageux, tous amateurs dans un cyclisme professionnel balbutiant, avaient pris la direction de Bastogne où, grâce aux chemins de fer, les attendaient les commissaires de course.

Ceux-ci devaient acter que les coureurs avaient fait l'aller avant de repartir en sens inverse jusqu'à Liège et la place du Théâtre.

Dès la première difficulté, après une vingtaine de kilomètres à peine, le futur vainqueur, le Belge Léon Houa, avait pris la tête pour effectuer le parcours en 10h44:36 à la moyenne de 23 km/h sur une machine de 11,600 kilos, relève le journaliste Didier Malempré, auteur de "Liège-Bastogne-Liège, une Doyenne vénérable et vénérée".

L'ouvrage publié à l'occasion de cette centième édition rapporte les écrits de la presse de l'époque relatifs à cette épreuve de "sport vélocipédique".

"Bornons-nous à constater la réussite complète de cette épreuve (...) et le succès considérable de nos velocemen liégeois", lit-on dans La Meuse de l'époque.

"Nos cyclistes ont montré par les résultats chronométrés obtenus qu'ils ne cèdent rien aux vélocipédistes étrangers", explique encore le quotidien liégeois qui met surtout l'accent sur l'aspect organisationnel de l'événement.

"Tous les contrôles avaient été fort bien établis et regorgeaient de tout ce qui était nécessaire aux coureurs. Signalons surtout l'hôtel Collin à Bastogne, dont les propriétaires se sont vraiment dévoués pour les vélocipédistes".

"Ce Liège-Bastogne et retour faisait office de laboratoire géant pour un autre projet qui restera lettre morte, la course Liège-Paris-Liège qui devait compter 845 kilomètres, rappelle Didier Malempré. Mais la course franco-belge ne vit jamais le jour et ce projet mort-né donna ainsi naissance à Liège-Bastogne-Liège".

Après les trois premières éditions toutes remportées par Léon Houa, la course ne sera plus organisée durant quatorze années, le vélo perdant de son intérêt en raison de l'essor de l'automobile et de la moto, estiment des historiens.

L'épreuve renaîtra de ses cendres le 30 août 1908 pour sacrer le Français André Trousselier. La course avait dû sa résurrection au journal L'Express.

"Ses propriétaires ne manquant pas d'imagination, ils avaient réservé deux Liège-Bastogne, l'un pour les vélo, l'autre pour les motos", raconte Didier Malempré.

Seul l'épreuve cycliste survivra finalement pour devenir l'une des plus belles classiques de la discipline.

bnl/jcp

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