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Politique municipale: le leadership au féminin, selon Mélanie Joly

Le leadership au féminin, selon Mélanie Joly
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Lorsqu'elle s'est présentée à la mairie de Montréal, Mélanie Joly ne pensait pas que son jeune âge lui causerait autant d'obstacles. Habituée à accumuler les projets, mais sans expérience politique, l'avocate raconte avoir fait face aux préjugés pendant la campagne électorale de l'automne dernier.

Le 17 juin 2013, Mélanie Joly a consulté son iPhone comme tous les matins et elle y a vu que Michael Applebaum était arrêté, un boulet qui l'a suivie pour quelques semaines. «Ça a été un flop. Le début de la campagne a été un flop. On me définissait comme une personne qui n'avait pas d'équipe, qui n'avait pas de contenu.»

Fin août, c'est la débandade. Son colistier la laisse tomber, ses candidats quittent le bateau. Elle tente de rapiécer son équipe, mais ses idées passent mal le filtre des médias. Les électeurs ne voient en elle qu'une aspirante mairesse un peu naïve. Ses propositions pour Montréal se font ridiculiser par ses adversaires, qui lui font savoir qu'ils en ont vu d'autres.

Et puis, la jeune candidate doit affronter ses propres démons tout en continuant de serrer des mains et de garder le sourire. Mais la pression se fait de plus en plus forte. «J'ai décidé de me donner le droit de faire de l'anxiété», laisse-t-elle tomber.

Mélanie Joly définit son succès politique par sa capacité à être restée elle-même, sa plus grande force de la campagne à son avis. L'équipe du Vrai changement a misé sur les réseaux sociaux pour faire passer ses idées. Elle a ainsi réussi à mobiliser ses troupes à nouveau et à redonner confiance en son équipe.

Résultat: le Vrai changement pour Montréal a récolté 26,5% des voix et est devenu le deuxième parti d'opposition. Un score inespéré pour un parti presque inconnu quelques semaines auparavant.

«L'image du leader homme, plus âgé, en contrôle, qui a l'air au-dessus de ses affaires est complètement dépassée.»

«Les femmes n'ont pas à se plier à des modèles masculins de leadership», précise-t-elle. Selon elle, le système de valeurs a complètement changé en quelques décennies. Les gens rechercheraient non pas une figure d'autorité, mais des personnes avec un leadership plus humain et qui inspirent le respect.

«Une nouvelle génération occupe des postes décisionnels maintenant. On ne peut pas penser que les jeunes ont le même logiciel dans leurs têtes et qu'ils vont agir de la même façon que leurs parents. La société a changé, les valeurs ont changé, et notre État n'est pas adapté à ça.»

«Le vrai changement» de Mélanie Joly passe par l'implication. «Au fur et à mesure qu'il y aura des femmes qui se lancent en politique, comme Madame Marois qui a été un modèle, comme Hillary Clinton, on pourra voir des jeunes filles à l'école secondaire qui pourront se dire qu'elles peuvent devenir maire de Montréal un jour. Et c'est là que la roue tourne.»

Si ses concurrents lui avaient ri au nez l'automne dernier, Mélanie Joly voit ses anciennes promesses électorales prendre forme. Québec songe à accorder un statut particulier à la Ville de Montréal afin qu'elle soit plus indépendante sur le plan financier. Tout comme ce que proposait la «Charte de la nuit nocturne» du Vrai changement pour Montréal, le maire Denis Coderre a annoncé vendredi qu'il y aurait un projet-pilote pour fermer les bars à 6h le matin cet été.

L'ex-candidate à la mairie en est à écrire son premier livre, un essai politique.

Mélanie Joly était invitée par le magazine Premières en affaires pour la conférence «Le Leadership au féminin - Banque Scotia». Pour y voir les autres conférencières invitées à venir au mois de mai et juin, cliquez ici.

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