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Espagne - Vilanova, de l'adjoint de Pep au patron respecté

Espagne - Vilanova, de l'adjoint de Pep au patron respecté

Propulsé entraîneur de Barcelone après le départ de Pep Guardiola, dont il fut l'adjoint pendant l'âge d'or, Tito Vilanova n'aura finalement pu faire qu'une saison comme patron, respecté, avant que le cancer ne l'écarte du banc puis l'emporte.

"J'ai la grande chance de sentir que j'ai apporté ma pierre aux succès de ces dernières années", expliquait-il à propos des 14 trophées en quatre ans remportés sous l'ère de Pep Guardiola. L'hommage unanime des joueurs du Barça et de certains ex-adversaires ne disait pas autre chose vendredi soir.

Dans l'ombre de son ami jusqu'au départ de Pep en 2012, il avait pris les commandes de la maison catalane, les dirigeants voyant en lui l'homme de la continuité. Vilanova avait su se faire apprécier des joueurs. Il avait mené le club au titre 2012-2013 mais avait échoué en Ligue des Champions, écrasé, même au Camp Nou, par un Bayern Munich filant vers le sacre.

Né le 17 septembre 1968 à Bellcaire d'Emporda, ce Catalan avait joué au Barça avec les espoirs sans pouvoir y passer pro. Mais c'est à la Masia (centre de formation du Barça) qu'il a rencontré Guardiola en 1984. Il avait ensuite écumé plusieurs clubs espagnols, sans vraiment percer, multipliant les expériences et améliorant ainsi bagages technique et tactique.

Devenu entraîneur, il était revenu au Barça dès 2007 à la demande de Guardiola pour que tous deux prennent en main le Barça B, puis l'équipe première un an plus tard. Il a ainsi participé à tous les titres de Guardiola dont on disait qu'il était le complément idéal. Discret, il avait été sous le feu des projecteurs en août 2011 lors d'un incident avec José Mourinho qui lui avait mis le doigt dans l'oeil. Il avait répondu par une claque, montrant ainsi que cette discrétion n'était pas un manque de caractère.

"Peut-être qu'en comparaison de ce que j'ai traversé, entraîner le Barça sera un jeu d'enfant", avait-il ironisé en succédant à Guardiola.

Les problèmes de santé l'ont en effet rapidement atteint. Son cancer des glandes salivaires avait été une première fois détecté en novembre 2011 quand il était encore adjoint.

Si on avait estimé quelques mois plus tard qu'il était guéri, il avait rechuté en décembre 2012. Il avait alors quitté Barcelone en janvier pour New York, où il a séjourné jusqu'en mars pour se faire soigner, avant de reprendre l'entraînement en fin de saison. "Je me sens bien, avec de l'énergie et l'envie de continuer à la tête de l'équipe l'année prochaine", lançait-il alors.

En mai 2013 lors de la célébration du titre, les photos de son visage émacié en raison de la maladie avaient interloqué. En juillet, on annonçait qu'il était contraint de cesser son activité.

A la tête du Barca, il avait essayé de fuir toute comparaison avec Guardiola. "Je ne cherche à me comparer à personne, je cherche simplement à bien faire mon travail", déclarait-il lors de sa présentation à la presse en juillet 2012, insistant vouloir se situer dans le sillage de son prédécesseur.

L'image de complicité entre Guardiola et Vilanova s'est cependant fissurée: Guardiola ayant affirmé que la direction du club avait utilisé la maladie de Vilanova pour le "blesser" ce à quoi Vilanova avait répondu: "Pep n'a pas été correct".

Peu importe, depuis son départ, le peuple catalan, qui avait aussi soutenu le Français Eric Abidal, victime lui aussi d'un cancer, lui avait rendu plusieurs hommages au Camp Nou, lui souhaitant du courage dans sa lutte contre la maladie. Dans son émouvante lettre de départ, en juillet 2013, il soulignait avoir "passé 5 merveilleuses années au sein d'une équipe qui a fait réalité les rêves de tout entraîneur".

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