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Assiégés, les insurgés de Slaviansk prêts à combattre

Assiégés, les insurgés de Slaviansk prêts à combattre

La prochaine fois, "nous ne ferons pas de quartier", s'exclame un séparatiste lourdement armé à un avant-poste attaqué la veille à Slaviansk. A quelques kilomètres de là, des militaires mettent en place leur propre barrage, bien décidés à en finir avec la rébellion.

Si les soldats ukrainiens reviennent, "nous leur infligerons une mémorable défaite et nous ne ferons aucun prisonnier", prévient un milicien encagoulé, kalachnikov en bandoulière.

Il monte la garde devant des sacs de sable nouvellement empilés à une des entrées de cette ville de l'est devenue le bastion, désormais assiégé, des militants pro-russes.

Nerveux, refusant de donner son nom, il affirme avoir, avec ses camarades, reçu "tous les moyens nécessaires pour liquider les blindés", s'ils tentaient une nouvelle incursion semblable à celle de jeudi.

Ce poste de contrôle avait alors été complètement incendié, par ses propres occupants, quand une colonne d'une demi-douzaine de véhicules, drapeau ukrainien flottant au vent, s'y était présentée, juste après avoir eu un accrochage sanglant avec les séparatistes (un mort dans leurs rangs, selon eux, cinq, selon Kiev).

A proximité de cet endroit, en bordure d'un lac, on peut voir les restes fumants d'un autre barrage réduit en cendres, déserté celui-là.

Une quinzaine de kilomètres plus au nord, à hauteur de Dovguinskoïé, ce sont cette fois des soldats sans insigne, mais manifestement ukrainiens, qui installent à l'aide d'une grue des blocs de béton en travers de la chaussée.

Ils sont une quarantaine, armés de fusils d'assaut, nombre d'entre eux ayant le visage dissimulé, à y être déployés. Leur uniforme et l'immatriculation de deux cars garés sont ceux de l'armée ukrainienne. Des tireurs d'élite se sont embusqués dans la campagne alentour, derrière un buisson.

Le chef de ce détachement ne souhaite pas répondre aux questions: "secret militaire", objecte-t-il.

A Izioum, dix kilomètres plus loin, les choses sont bien plus claires. Protégés par deux transports de troupes et une mitrailleuse, de nombreux hommes vêtus de noir, casqués et munis de gilets pare-balles, des forces du ministère ukrainien de l'Intérieur filtrent scrupuleusement la circulation automobile.

Un hélicoptère blanc s'est posé dans un champ voisin.

"Nous devons faire quelque chose, c'est notre terre", explique un commandant, de son prénom Sergueï. "Mais c'est bien sûr aux politiques de décider".

La présidence ukrainienne a expliqué vouloir "bloquer Slaviansk" afin d'empêcher les rebelles d'y envoyer des renforts. Elle assure ne pas vouloir lancer de nouvel assaut qui risque de faire des victimes civiles.

Au sud de cette ville, au moins sept blindés ukrainiens ont pris position à une vingtaine de kilomètres en direction d'Artemivsk.

Non loin, à Kramatorsk, où se trouve une base aérienne, un hélicoptère de l'armée immobilisé au sol a explosé après avoir été atteint par une roquette et son pilote a été blessé, ont annoncé les autorités de Kiev.

Dans le même temps, à Tcherkaské, à l'ouest de Slaviansk, les habitants ont vu vendredi à la mi-journée cinq transports de troupes ukrainiens soudain faire irruption dans leur village traversé par une petite voie ferrée, avant de rapidement repartir en sens inverse.

"Sans doute des éclaireurs", a commenté un retraité.

Sur le chemin du retour, passé un barrage sur lequel des assaillants inconnus ont ouvert le feu dimanche, trois postes de contrôle supplémentaires ont été installés depuis lors, et des séparatistes y tiennent leur kalachnikov pointée vers l'extérieur.

D'autres ont été installés plus près du centre-ville, où la situation était au contraire étrangement calme.

bds/gmo/rhl

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