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Stéphane Lafleur sur la Croisette : «Je n'y croyais pas tant que ça»

Stéphane Lafleur sur la Croisette : «Je n'y croyais pas tant que ça»
Ismaël Houdassine

Forte présence québécoise cette année à Cannes. Après Xavier Dolan (Mommy), Rémi St-Michel (Petit frère) et Marie-Josée Saint-Pierre (Jutra), Stéphane Lafleur voit son film Tu dors Nicole se retrouver à la Quinzaine des réalisateurs. Le cinéaste, derrière Continental, un film sans fusil et En terrains connus s’est dit très content, mais surtout très étonné de voir son troisième long métrage atterrir sur la Croisette.

Avant le dévoilement de la sélection, les critiques ont tenté de prédire durant des semaines qui de nos chouchous seront présents à la 67e édition du Festival de Cannes. Plusieurs avaient vu Dolan, certains Denys Arcand ou Carole Laure. Mais Stéphane Lafleur était passé sous le radar. Le principal intéressé se dit d’ailleurs le premier surpris.

«Honnêtement, quand on m’a dit qu’on poussait le film pour Cannes, je n’y croyais pas, a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec les médias qui s’est tenue mardi à Montréal. Je n’avais pas l’impression que j’avais entre les mains une œuvre qui était d’intérêt pour le festival. Je ne parle pas ici de la qualité, mais de l’idée que le genre de films que je réalise n’est pas habituellement celui qui est présenté là-bas.»

Après réflexion, Lafleur s'est dit en accord : la Quinzaine est au fond une section qui lui va plutôt bien. «C’est une section parallèle qui essaye depuis le début de pousser de nouveaux visages, alors je crois qu’au bout du compte il y a une certaine logique avec ce que je fais.»

Il va encore plus loin dans la réflexion en affirmant avoir sans doute bénéficié d’une meilleure attention des sélectionneurs internationaux pour les productions québécoises. «Le fait qu’il existe maintenant de nombreux réalisateurs tels Xavier Dolan, Denis Villeneuve ou Denis Côté qui rayonnent à travers le monde, créé un certain intérêt pour nos productions. Je crois qu’il existe un vrai buzz autour de notre cinématographie.»

Nicole, son amie et son frère

Tu dors Nicole, dont la sortie en salles au Québec est prévue au courant de l’automne, est une œuvre entièrement filmée en noir et blanc. L’histoire est celle de Nicole (Julianne Côté), une jeune fille de 22 ans qui s’apprête à profiter de l’absence de ses parents à la maison pour passer l’été avec sa meilleure amie. Le plan s’effondre lorsqu’apparaît à l’improviste son frère (Marc-André Grondin) accompagné de sa bande de musiciens tapageurs.

«Je voulais faire un film sur des filles au début de la vingtaine. De plus, l’esthétisme en noir et blanc rend l’œuvre intemporelle. À chaque occasion, j’essaye de m’intéresser à moins de personnages possibles. Avec mon dernier film, je me focalise davantage sur Nicole, la figure principale. En fait, j’essaie de simplifier les choses.»

Il est fier du résultat, surtout de la musique et de la distribution. «J’ai mis une guitare dans les mains de Marc-André Grondin. Ce n’est pas son instrument. Mais, il m’a dit que s’il avait réussi à faire croire dans d’autres films qu’il était Français, il pourrait facilement convaincre qu’il sait jouer de la guitare.»

Même si Cannes est une première pour le réalisateur de 38 ans, les prestigieux festivals internationaux, il connaît déjà. Ses deux films précédents ont été présentés soit à la Mostra de Venise soit à la Berlinale. «Je ne connais pas Cannes. Je n’y suis jamais allé. Je m’attends à quelque chose de gros comme une foire où il va y avoir beaucoup de monde. Je suis content pour le film, car des festivals les plus importants sur la planète, Cannes est celui qui se situe tout en haut de la liste.»

Stéphane Lafleur - véritable ovni de la cinématographie québécoise – est un réalisateur discret. À ce titre, la perspective d’aller sur la Croisette rencontrer les médias ne l’enchante guère. «Généralement, je ne saute pas de joie quand on m’annonce que je vais rencontrer les médias. Disons, que ce n’est pas mon bout préféré parce qu'on finit toujours par se répéter! Pendant que j’essaye de répondre aux questions, j’ai l’impression de ne pas avancer sur d’autres projets.»

D'ailleurs, le cinéaste travaille présentement sur l’écriture d’un scénario. «Mais je ne serai pas le réalisateur, précise-t-il. C’est la première fois que j’écris pour quelqu’un d’autre, en l’occurrence Emanuel Hoss-Desmarais. Il s'agit de l'adaptation du roman Baldam l’improbable de Carle Coppens.»

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