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Pakistan: un ministre demande l'interdiction de la première chaîne d'infos

Pakistan: un ministre demande l'interdiction de la première chaîne d'infos

Le ministre pakistanais de la Défense a demandé l'interdiction de la première chaîne d'information du pays après que celle-ci eut relayé des déclarations accusant les puissants services de renseignements d'avoir tenté d'assassiner un journaliste vedette.

Hamid Mir, journaliste star de la chaîne Geo News, a été blessé par balles samedi à Karachi (sud) lors d'une attaque ciblée perpétrée par des inconnus à moto.

Peu après cet assaut, son employeur a diffusé en boucle la photo du général Zaheerul Islam, patron de l'ISI, les services de renseignement, et relayé le témoignage du frère de la victime accusant ouvertement ces forces d'avoir orchestré la tentative de meurtre.

Furieux, le ministère de la Défense a écrit mardi soir à l'autorité de régulation des médias électroniques du pays, la Pemra, en accusant la chaîne Geo de mener "une campagne vicieuse, calomnieuse et scandaleuse" visant à discréditer les institutions du pays, selon une copie du document obtenue mercredi par l'AFP.

Le ministère y demande également la suspension de la licence de diffusion de Geo News.

Le ministre de l'Information Pervez Rashid a de son côté affirmé que la chaîne allait pouvoir répondre à ces allégations lors d'audiences prévues devant la Pemra.

Au Pakistan, l'équilibre demeure fragile entre le gouvernement civil et les militaires, au pouvoir pendant trois décennies et auteurs de plusieurs coups d'Etat depuis l'indépendance de 1947.

Et si la Constitution garantit la liberté d'expression, elle autorise également des restrictions pour des atteintes à la religion musulmane et à l'intégrité du puissant appareil militaire.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé la formation d'une commission d'enquête sur la tentative de meurtres de Hamid Mir, qui n'a pas été revendiquée.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a salué la création de cette commission d'enquête, tout en exhortant les autorités "à prendre des actions concrètes consécutives au rapport d'enquête".

Si les journalistes sont régulièrement attaqués au Pakistan, l'un des pays les plus dangereux pour les médias, les auteurs de ces attaques ne sont jamais arrêtés, à quelques très rares exceptions près.

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