Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Naufrage du ferry en Corée: plus de 120 morts et 180 corps à retrouver

Naufrage du ferry en Corée: plus de 120 morts et 180 corps à retrouver

Le nombre confirmé de morts dans le naufrage d'un ferry au large de la Corée a dépassé 120, mardi, alors que les plongeurs s'activent pour retrouver 180 disparus, en majorité des lycéens.

Une mer calme et de meilleures conditions météo permettaient mardi d'accélérer les recherches, mais la visibilité dans l'eau reste très faible. Les plongeurs progressent à l'aveugle dans le labyrinthe des couloirs et des cabines du ferry totalement immergé.

"Ca reste très difficile pour les plongeurs qui cherchent des corps à tâtons dans une eau boueuse", a déclaré un porte-parole des garde-côtes.

Selon le dernier bilan officiel, 121 personnes sont confirmées mortes et 181 toujours portées disparues.

Le bateau transportait 476 personnes, lorsqu'il a chaviré et sombré le 16 avril au matin, au large de la côte méridionale de la Corée du Sud.

Le Sewol, un ferry à quatre ponts qui faisait route vers vers l'île touristique de Jeju (sud), comptait 352 lycéens à bord, du sud de Séoul, en voyage scolaire. Le proviseur adjoint, qui faisait partie des rescapés, s'est suicidé vendredi.

Les proches des disparus, des parents pour la plupart, se réunissent chaque matin dans le port de Jindo, l'île voisine du lieu de la catastrophe, et attendent l'arrivée des bateaux de secours, d'où sont débarqués, à intervalles de plus en plus fréquents, les corps récupérés.

Les premiers jours, les proches des disparus, dévorés par l'angoisse et la douleur, se disaient frustrés de la lenteur des opérations de secours, les plongeurs ne parvenant pas à pénétrer dans le bâtiment en raison de la violence des courants.

Mais maintenant, l'espoir de retrouver des survivants s'est quasiment éteint et les familles pressent les plongeurs de dégager au plus vite les corps, avant qu'ils ne soient trop abimés.

"Je veux juste revoir mon fils", murmure le père d'un lycéen. "Je veux pouvoir le tenir dans mes bras et lui dire au revoir. Je ne supporte pas l'idée qu'il soit dans cet endroit froid et sombre".

La tragédie du Sewol a profondément secoué la Corée du Sud, un pays fier des progrès accomplis ces dernières décennies.

Ruiné après la guerre de Corée (1950-1953), il est aujourd'hui un pays riche, doté d'un niveau de vie élevé et numéro un mondial dans plusieurs secteurs économiques. Il bénéficie aussi d'un système démocratique robuste, après trente ans de dictature.

Les Sud-Coréens ont du mal à comprendre qu'une tragédie de telle ampleur ait pu avoir lieu dans leur pays. Les parents des victimes, mais aussi la presse et l'opinion publique, expriment leur incompréhension, leur colère et leur douleur dans de violentes critiques adressées aux autorités en général.

Les garde-côtes sont pris à partie, de hauts responsables politiques -- dont le Premier ministre -- ont été hués et bousculés et les sauveteurs critiqués pour la lenteur des opérations.

Mais c'est surtout le capitaine du ferry, Lee Joon-Seok, qui est voué aux gémonies. Arrêté avec six membres de l'équipage, il est poursuivi pour négligence et carence dans la sécurité d'autrui. Deux autres membres d'équipage ont été arrêté mardi.

On lui reproche d'avoir tergiversé à évacuer le bateau lorsqu'il était encore temps, après un choc qui a immobilisé le ferry mais avant qu'il ne pique du nez vers le fond -- un laps de temps de 40 minutes --, et d'avoir ensuite abandonné le navire alors que des centaines de passagers étaient à bord, piégés.

L'équipage a tenté d'accéder aux canots de sauvetage mais "le navire penchait trop", a expliqué un des marins rescapés. Un seul des 46 canots avait été lancé à la mer.

Le capitaine et deux-tiers de l'équipage font partie des 174 personnes récupérées vivantes, tout de suite après le naufrage.

La présidente de la Corée du Sud, Park Geun-Hye, qui a elle aussi été prise à partie lors d'une rencontre tendue avec les parents la semaine dernière, a assimilé lundi les actes du capitaine et de certains membres de l'équipage à "un meurtre".

Des communications, rendues publiques ce week-end, entre le navire et les autorités maritimes montrent un équipage paniqué, incapable de prendre une décision, alors que le Sewol, immobilisé, est près de sombrer.

Les secours s'attendent à un bilan de quelque 300 morts, car il n'y a quasiment aucun espoir de retrouver des personnes vivantes, rescapées dans d'éventuelles poches d'air à l'intérieur du ferry totalement immergé.

A trois jours de l'arrivée de Barack Obama à Séoul, un responsable américain a indiqué qu'"une grande partie de cette visite" aurait pour but d'apporter le soutien des Etats-Unis à son allié sud-coréen "dans cette épreuve douloureuse".

lim-jhw/gh/fmp/ml/bir

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.