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Conseil des ministres: un premier test de leadership pour Philippe Couillard

À quoi ressemblera le conseil des ministres de Philippe Couillard?
CP

QUÉBEC - Philippe Couillard passera son premier test de leadership en tant que premier ministre du Québec, mercredi, en annonçant la composition de son conseil des ministres, un exercice qui peut s'avérer périlleux.

Il a le choix entre 69 députés élus ou réélus le 7 avril et la plupart d'entre eux, vraisemblablement les deux tiers, seront forcément déçus en voyant que leur nom ne figure pas sur la liste.

D'ici l'annonce, M. Couillard et son entourage immédiat vont donc devoir faire des arbitrages souvent difficiles.

Mardi, les heureux élus savaient qu'ils seraient appelés à faire partie du conseil des ministres, mais certains ignoraient encore à quelle fonction. Le portrait de famille risque fort de changer dans un jeu de chaises musicales jusqu'à la prestation de serment.

Le mot équilibre sera sans doute celui qui aidera le plus M. Couillard à trancher dans bien des cas. Équilibre entre anciens et nouveaux, entre hommes et femmes, entre élus de Montréal et des régions. Le caucus libéral provient en bonne partie de l'île de Montréal.

Prudent, M. Couillard s'est imposé une autre contrainte: procéder à des «vérifications profondes» sur le passé des élus appelés à faire partie du conseil des ministres pour s'assurer de leur intégrité. Tous devront montrer patte blanche aux policiers enquêteurs avant d'espérer monter dans une limousine.

Pour afficher sa différence et se démarquer de l'ère Charest, il devra également s'assurer de faire une place enviable aux recrues, en acceptant de laisser sur la banquette arrière d'ex-collègues ministres. Ce sera le cas pour plusieurs, forcément.

Une dernière variante devra être prise en compte: la taille du cabinet. Un nombre élevé de limousines devant le parlement donnerait une image de gaspillage de fonds publics peu compatible avec le discours de rigueur budgétaire tenu par le chef libéral.

En 2002, Bernard Landry avait tenté de contenter tout un chacun en dirigeant un cabinet de 36 ministres. A l'inverse, quand il a formé un gouvernement minoritaire, en 2007, Jean Charest s'était imposé un régime minceur avec seulement 18 ministres. Quelque part entre ces deux extrêmes, il faut s'attendre à ce que M. Couillard joue dans les mêmes eaux que Pauline Marois, qui s'était entourée en 2012 de 23 ministres.

Le nouveau premier ministre n'a pas révélé quels changements il entendait faire à la structure gouvernementale privilégiée par Pauline Marois, sauf pour dire qu'il créerait deux nouveaux postes: celui de ministre en titre des Forêts et celui de ministre délégué aux Petites et moyennes entreprises (PME).

Depuis l'élection des libéraux, les corridors du parlement bruissent de rumeurs jamais confirmées des joueurs qui devraient faire partie de l'équipe Couillard.

Il est hasardeux de prédire qui fera quoi alors que le processus suit son cours, mais certains noms s'imposent.

Parmi les recrues, il faut s'attendre à voir les noms de Carlos Leitao (Finances, vraisemblablement), Jacques Daoust (Développement économique), Martin Coiteux (avec lui aussi un portefeuille économique) et Gaétan Barrette (Santé).

Chez les anciens qui n'ont jamais été ministres, on pourrait voir apparaître les noms de Jean D'amour, Robert Poëti (Sécurité publique) et Stéphane Billette (Agriculture).

Et chez les anciens ministres libéraux jugés incontournables, M. Couillard pourrait faire appel à Pierre Moreau (Justice), Robert Dutil, Pierre Paradis (Leader), Pierre Arcand et Yves Bolduc.

Du côté des femmes, une recrue devrait avoir une place au conseil des ministres: Hélène David, logiquement à l'Enseignement supérieur. Parmi les députées réélues, on devrait revoir d'anciennes ministres: Lise Thériault, Christine St-Pierre (possiblement de retour à la Culture), Marguerite Blais (Personnes âgées), Kathleen Weil (de retour à l'Immigration) et Dominique Vien. Une simple députée devrait monter en grade et représenter l'Outaouais, Stéphanie Vallée.

M. Couillard s'est engagé à viser «une zone de parité» pour ce qui est de la représentation des femmes au cabinet, soit au moins 40 pour cent du total.

Le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, pourrait être appelé à relever un nouveau défi (Relations internationales ou Éducation), pour laisser la place éventuellement à Jean-Marc Fournier, un proche de M. Couillard.

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