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Ukraine: personne ne pourra détruire la "Sainte Russie" (patriarche russe)

Ukraine: personne ne pourra détruire la "Sainte Russie" (patriarche russe)

Le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe, Kirill, a appelé samedi à prier pour que personne ne puisse "détruire la Sainte Russie" en lui enlevant l'Ukraine, soulignant que toutes les tentatives dans le passé avaient échoué, au cours d'une célébration à la veille de Pâques.

Le patriarche orthodoxe de Kiev, Filaret, a au même moment dénoncé l'"ennemi" russe, dont l'"agression" contre Ukraine est selon lui vouée à l'échec, dans son message pascal.

Dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, le patriarche Kirill a fait agenouiller l'assistance, et s'est agenouillé lui-même pour une prière pour l'Ukraine.

"Nous devons aujourd'hui prier pour le peuple russe qui vit en Ukraine, pour que le Seigneur fasse la paix sur la terre ukrainienne (...), qu'il mette fin aux desseins de ceux qui veulent détruire la Sainte Russie", a déclaré le patriarche.

"Cela s'est produit à de nombreuses reprises dans l'histoire, et personne n'y est jamais parvenu", a-t-il ajouté, selon le texte et la vidéo placés sur le site du patriarcat.

"L'Ukraine est politiquement un pays étranger, (mais) spirituellement et historiquement cela n'a jamais été le cas. Nous sommes un seul peuple devant Dieu, nous avons la même foi orthodoxe, quoi qu'en pensent ceux qui disent que le peuple ukrainien a d'autres religions", a-t-il déclaré.

Il a ajouté prier "pour que le pouvoir soit élu de manière légitime, pour que soient faites dans la loi fondamentale de ce pays les changements que souhaite aujourd'hui le peuple de l'Ukraine".

La Russie conteste la légitimité des pro-européens actuellement au pouvoir à Kiev, après que le président pro-russe Viktor Ianoukovitch a été renversé fin février au terme de trois mois de contestation qui s'est achevée dans un bain de sang.

Moscou pèse également en faveur d'une réforme constitutionnelle donnant davantage d'autonomie aux régions russophones de l'est du pays, dans lesquelles l'Eglise orthodoxe soumise au patriarcat de Moscou est la plus représentée.

L'orthodoxie en Ukraine est partagée entre le patriarcat de Moscou, celui de Kiev, qui revendique plusieurs millions de fidèles et une petite église autocéphale.

Le patriarche orthodoxe de Kiev, Filaret, a dénoncé samedi l'"ennemi", en visant la Russie.

"Le pays qui nous avait garanti l'intégrité territoriale a commis une agression. Dieu ne peut pas être du côté du mal, c'est pour cela que l'ennemi du peuple ukrainien est condamné à l'échec", a déclaré le patriarche Filaret.

"Le Christ a souffert, il est mort, puis il a ressuscité et a vaincu le mal. Ce sera toujours ainsi. Dieu nous aidera à ressusciter l'Ukraine", a-t-il poursuivi.

Le pays comprend également une Église gréco-catholique ukrainienne, qui observe le rite byzantin mais est rattachée au Vatican, et que le patriarcat russe accuse d'être l'instrument du prosélytisme catholique.

Le représentant du patriarcat pour les relations extérieures, le métropolite Illarion, a dénoncé à ce propos au début du mois une "nouvelle croisade contre l'orthodoxie", et a estimé que la crise ukrainienne éloignait la perspective d'une rencontre entre le patriarche Kirill et le pape François.

Les célébrations de la Pâque orthodoxe, principale fête religieuse orthodoxe, coïncident cette année avec celles de l'Eglise catholique.

neo-lpt/bir

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