Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Naufrage en Corée: les plongeurs sortent une douzaine de corps du ferry naufragé

Naufrage en Corée: les plongeurs sortent une douzaine de corps du ferry naufragé

Les plongeurs avaient récupéré dimanche matin plus d'une douzaine de corps dans l'épave du ferry sud-coréen qui a fait naufrage il y a quatre jours avec 476 personnes à bord, alors que le capitaine arrêté a défendu samedi sa décision de retarder l'évacuation des passagers.

"Dix corps viennent d'être retrouvés. Le bilan s'établit maintenant à 46 morts", a déclaré à l'AFP un porte-parole des garde-côte.

Plus tôt, les plongeurs avaient retiré les trois premiers corps du ferry après avoir brisé le hublot d'une cabine de passagers juste avant minuit (heure locale).

Ces trois corps portaient des gilets de sauvetage, a dit le responsable, précisant que deux de ces victimes étaient des hommes, mais que le sexe de la troisième n'avait pas pu encore être confirmée.

Il a ajouté qu'il s'agissait des trois corps qui avaient été repérés lors d'une précédente plongée, mais qui n'avaient pas été remontés à la surface.

Les équipes de secours ont prévu de poursuivre les plongées pendant toute la nuit autour de l'épave du ferry, qui a fait naufrage mercredi matin au large de la côte méridionale de la Corée, selon le responsable des garde-côte.

Lors de l'accident, le commandant a confirmé qu'il n'était pas aux commandes du navire. Se trouvait à la barre un homme d'équipage de 55 ans surnommé "Jo", placé sous le commandement du troisième officier, une jeune femme qui n'avait jamais navigué dans ce secteur difficile.

Le bilan officiel des morts de cet accident s'élèvait à 46, tandis que 256 personnes étaient toujours portées disparues.

Dimanche matin, près de 200 personnes, des proches des victimes et des disparus, ont repris une marche de protestation depuis Jindo jusqu'à la présidence à Séoul, distant de 420 km.

Le capitaine Lee Joon-Seok et deux membres de son équipage qui ont été arrêtés à l'aube doivent répondre des accusations de négligence et de carence dans la sécurité des passagers, en violation du code maritime.

L'homme est vivement critiqué pour avoir quitté le navire qui faisait naufrage alors que des centaines de personnes, en majorité des adolescents en voyage scolaire, se trouvaient encore à bord, pris au piège.

Les proches des victimes, hébergées dans le gymnase de Jindo, l'île voisine du lieu de la catastrophe, ont pu voir les images retransmises d'une plongée qui avait permis de repérer trois corps.

Nombre des 500 plongeurs qui travaillent sur le site de la catastrophe sont des volontaires civils.

Des filets devaient être installés autour de l'épave du Sewol afin d'empêcher les corps de dériver, a indiqué le responsable des garde-côte, qui veut encore croire en la possibilité de rescapés, réfugiés dans des poches d'air.

Le capitaine et les deux membres d'équipage ont été filmés par les caméras de télévision dans le poste de police de Jindo. L'homme a tenté d'expliquer les motifs de sa décision --fatale-- d'avoir retardé l'évacuation après l'immobilisation du bateau à la suite d'un choc.

Les 476 personnes à bord ont reçu l'ordre de ne pas bouger de leur siège, pendant plus de 40 minutes, selon les témoignages des rescapés.

Lorsque le ferry a commencé à se coucher sur le côté, il était trop tard, les passagers ne parvenant pas à ramper le long des couloirs, alors que l'eau s'engouffrait.

"A ce moment-là (pendant les 40 minutes après le choc: ndlr), les bateaux de secours n'étaient pas arrivés. Il n'y avait pas non plus de bateaux de pêche, ou d'autres embarcations pour aider", a-t-il dit, la tête baissée, recouverte d'une capuche.

"Les courants étaient violents et l'eau était très froide dans cette zone", a-t-il ajouté. "J'ai pensé que les passagers seraient emportés et se trouveraient en difficulté s'ils évacuaient dans le désordre".

Aucun rescapé n'a été retrouvé depuis la matinée de mercredi. Les 174 survivants ont été récupérés très rapidement après le naufrage, en mer ou alors qu'ils sautaient du ferry.

Des experts ont estimé qu'un plus grand nombre de passagers aurait pu être sauvé s'ils avaient rejoint les points de rassemblement pour ensuite évacuer le ferry avant qu'il ne soit envahi par les eaux.

Le ferry transportait 476 personnes dont 352 lycéens de l'école Danwon d'Ansan, une localité située au sud de Séoul, en voyage scolaire. L'adjoint au directeur de l'établissement, qui avait survécu, a été retrouvé pendu vendredi, vraisemblablement un suicide.

Des centaines de proches de passagers, rassemblés dans le gymnase de Jindo ont accusé les autorités et les secours d'incompétence et d'indifférence.

"Nous n'avons vraiment plus beaucoup de temps. Beaucoup pensent que c'est le dernier jour possible pour retrouver vivants des passagers", a déclaré Nam Sung-Won, dont le neveu de 17 ans était à bord.

Quelques pères et mères acceptaient des prélèvements de salive, pour faciliter l'identification des corps mais beaucoup s'y refusaient encore, s'accrochant à un dernier espoir.

La Corée du Sud, pays moderne, développé et grande nation industrielle (chantier naval, smartphones...) s'interroge sur sa capacité à assurer la sécurité de ses enfants.

ckp-lim/gh/fmp/abl/jr

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.