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Poutine en homme fort d'une Russie réunie par la crise ukrainienne

Poutine en homme fort d'une Russie réunie par la crise ukrainienne

Vladimir Poutine s'est posé plus que jamais en homme fort d'une Russie selon lui réunie par la crise ukrainienne, lors d'une séance-marathon de questions-réponses télévisée jeudi.

"Voyez comment les événements en Crimée et à Sébastopol ont secoué la société. Il s'est avéré que le patriotisme était enfoui au plus profond de chacun d'entre nous", a déclaré M. Poutine, très à l'aise lors de cette séance de communication de quatre heures qu'il pratique tous les ans.

La contestation pro-européenne à Kiev, qui a débouché fin février sur la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, avait semblé prendre le Kremlin au dépourvu.

Mais l'enchaînement des événements qui ont suivi - référendum en Crimée sous la protection de forces spéciales russes puis rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie et enfin le soutien affiché aux russophones dans les régions de l'est - ont suscité selon les sondages un élan d'approbation en Russie, et des records de popularité pour M. Poutine.

Cette année, une partie des questions provenaient directement de Sébastopol, ville portuaire de Crimée, rattachée à la Russie en même temps que la péninsule ukrainienne.

Lors d'une liaison en direct, les dizaines d'habitants présentés à l'écran ont longuement ovationné le président russe aux cris de "Merci! Merci!".

Dans le studio à Moscou, le président russe a même été consacré par Irina Khakamada, une ex-figure de l'opposition libérale.

"Vous êtes le vainqueur. Vous avez mené une +super-opération+ sans un seul coup de feu" en Crimée, a-t-elle lancé, lui recommandant toutefois de profiter de cette position de force pour apaiser la tension en Ukraine et avec les Occidentaux.

"C'est une performance traditionnelle: le vainqueur, le père de la nation, qui sauvera tout le monde, qui protégera tout le monde. Mais si vous y regardez de plus près, vous pouvez voir de la tension", a estimé Marc Ournov, directeur de la faculté des sciences politiques à l'Ecole supérieure d'économie à Moscou.

Le président russe a alterné avertissements et appels au dialogue, tant à l'égard des Ukrainiens que des Occidentaux.

"Il est très important de réfléchir ensemble à une issue à la crise, de proposer un vrai dialogue", a-t-il déclaré, évoquant les pourparlers quadripartites (USA-UE-Russie-Ukraine) qui se tenaient au même moment à Genève.

Interpellé un peu plus tard par un journaliste vedette de la télévision russe, Dmitri Kisselev, qui a décrit l'Alliance atlantique comme une "tumeur cancéreuse" en progression, il a répondu qu'il ne fallait "pas avoir peur".

"Poutine a parlé comme du ton d'un vainqueur magnanime, pas triomphal. Il a parlé de la nécessité d'un dialogue, (il a dit) que nous avions besoin les uns des autres", a estimé Maria Lipman, de l'antenne moscovite du centre Carnegie.

Néanmoins, le président russe n'a pas manqué de montrer les muscles face à l'Occident.

"Je tiens à rappeler que le Conseil de la Fédération russe (chambre haute) a octroyé au président le droit d'utiliser les forces armées en Ukraine. J'espère fortement que je ne serai pas obligé de recourir à ce droit", a-t-il déclaré.

Quant à l'Otan, après avoir déclaré qu'il n'avait "pas peur", M. Poutine a ajouté: "Nous pouvons nous-mêmes tous les étouffer".

"Je suis un ancien du KGB, on nous y a appris le dévouement absolu à son peuple et a son pays", a répondu M. Poutine lorsqu'on lui a demandé comment il aurait agi à la place du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch, qui s'est réfugié en Russie.

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