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GB: six ans de prison pour une militante des droits des animaux coupable de harcèlement

GB: six ans de prison pour une militante des droits des animaux coupable de harcèlement

Une militante britannique a été condamnée jeudi à six ans de prison pour sa participation à une campagne de harcèlement contre un laboratoire se livrant à des expériences sur les animaux, étendue à des fournisseurs et partenaires en Suisse et en Allemagne.

Debbie Vincent, 52 ans, un ancien militaire devenu femme après un changement de sexe, avait été reconnue coupable en mars par le jury du tribunal de Winchester de s'être rendue complice des méfaits des activistes de "Stop Huntingdon Animal Cruelty" (Shac).

Arrêtée en 2012, Debbie Vincent n'était pas accusée d'être passée directement à l'action. Mais d'avoir activement participé aux campagnes d'intimidation du Shac, dont elle était devenue la porte-parole après la condamnation de sept de ses membres à des peines de prison ferme atteignant au total 50 ans, en 2009.

Le groupuscule, opposé à la vivisection et "aux expériences cruelles" sur les animaux, avait pris pour cible pendant dix ans le laboratoire HLS (Huntingdon Life Sciences) basé à Cambridge, ses fournisseurs et ses partenaires.

Pendant le procès, le procureur Michael Bowes a fait valoir que les militants avaient lancé de fausses accusations de pédophilie contre des employés du laboratoire, placé des bombes artisanales sous des voitures, proféré des menaces de mort et adressé par la poste des linges soi-disant contaminés avec le sang de malades du sida.

L'urne contenant les cendres de la mère du président du géant pharmaceutique suisse Novartis Daniel Vasella, avait été déterrée en mai 2009. Le dirigeant de l'époque a ensuite reçu un mail: "Vous avez le choix M. Vasella: perdre HLS ou perdre l'urne".

D'autres employés de Novartis ont été pris à partie en Allemagne. L'un d'entre eux a vu la façade de sa maison ornée d'un graffiti le dénonçant comme "meurtrier".

Le but était de créer un "climat de peur" destiné à contraindre le laboratoire de Cambridge à cesser ses activités, a expliqué le procureur, révélant qu'un agent avait réussi à infiltrer le groupe pour réunir des preuves et témoigner au procès.

"Rien ne saurait justifier de telles attaques", a déclaré jeudi le juge Keith Cutler en prononçant la peine de prison, constatant que Debbie Vincent n'avait "pas condamné ni exprimé l'once d'un remords par rapport aux actions d'extrême terreur et de profanation commises".

"Il n'y pas un début de compréhension du désespoir que ces actions ont dû causer. Vous avez fait beaucoup pour les gens que vous avez rencontrés dans votre vie et pour la cause des animaux. Malheureusement, vous allez devoir faire face à une peine de prison considérable", a ajouté le juge.

Debbie Vincent, décrite par son avocat comme une personne "vulnérable" et souffrant de problèmes de santé, a accueilli le verdict sans émotion apparente.

"Nous sommes déçus de cette décision", a déclaré à l'AFP Adrian Shaw, 26 ans, membre d'une campagne de soutien qui manifestait devant le tribunal.

Selon lui, Debbie Vincent "est un bouc émissaire, alors qu'elle a essayé de dissuader d'autres personnes de commettre des actions illicites. Cette décision aura des répercussions sur toutes les personnes qui militent pour plus de justice sociale, que ce soit pour les animaux ou pour les hommes", a-t-il ajouté.

Deux autres militants présumés, arrêtés en même temps que Debbie Vincent en 2012 --Sven van Hasselt, d'origine suisse, et Natasha Simpkins, britannique d'origine allemande-- sont toujours détenus aux Pays-Bas, dans l'attente d'une décision sur leur extradition au Royaume-Uni pour y être jugés.

jk/alm/plh

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