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Réunion diplomatique à Genève pour tenter de dénouer la crise ukrainienne

Réunion diplomatique à Genève pour tenter de dénouer la crise ukrainienne

Les chefs de diplomatie de la Russie, de l'Ukraine, des Etats Unis et de l'Union Européenne vont tenter jeudi à Genève de trouver les voies d'une désescalade dans la crise ukrainienne au lendemain d'un camouflet infligé à l'armée par les insurgés pro-russes de l'est du pays.

Mercredi la confrontation avec les insurgés de l'est de l'Ukraine a tourné à la déroute pour les forces du pouvoir pro-européen de Kiev.

Sur le terrain, les forces loyalistes ukrainiennes ont en effet accumulé les revers face aux groupes armés autour de Slaviansk, ville emblématique de la dernière série d'insurrections pro-russes, contrôlée depuis samedi par des forces séparatistes.

Une colonne ukrainienne envoyée dans le cadre de "l'opération antiterroriste" lancée par Kiev pour reprendre la main a été bloquée par des manifestants pro-russes.

Six blindés ont été saisis par un des groupes de combattants aux uniformes non identifiés qui multiplient les actions depuis 10 jours dans l'Est russophone. Ils ont rejoint, drapeaux russes au vent, la défense de Slaviansk.

Après des heures de confrontation avec des manifestants, les hommes du reste de la colonne - 15 blindés restés bloqués à Kramatorsk - ont fini, certains en larmes, par déposer les armes, sous les cris de "bravo les gars".

Selon Kiev et les Occidentaux, ces groupes armés, ironiquement baptisés "hommes verts" en Ukraine, sont en fait des soldats d'élite russes, comme ceux qui étaient à l'oeuvre en Crimée avant le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie en mars. Moscou nie avoir des soldats ou des agents en territoire ukrainien.

Dans un autre défi au pouvoir central, un groupe d'hommes cagoulés et armés se sont emparés de la mairie de Donetsk, fief russophone de l'Est.

Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry, arrivé mercredi soir à Genève, espère aider à établir "un vrai dialogue entre la Russie et l'Ukraine", a indiqué aux journalistes un haut responsable dans son avion.

"Les Etats-Unis et l'Union européenne veulent s'asseoir avec la Russie et l'Ukraine et chercher les voies d'une désescalade en matière de sécurité", a ajouté ce responsable.

L'objectif de Washington est que la Russie cesse de soutenir et d'encourager les séparatistes et qu'elle retire ses troupes de la frontière avec l'Ukraine, a-t-il expliqué.

Le président Barak Obama "a été très clair, si la Russie ne saisit pas cette opportunité pour une désescalade, le prix à payer va augmenter", a-t-il averti, alors que la Maison Blanche a indiqué mercredi que les Etats-Unis "préparaient activement" de nouvelles sanctions contre la Russie.

Le porte-parole de l'exécutif américain Jay Carney a précisé que Washington attendait de la Russie, lors de la réunion de Genève, qu'elle montre un signe de sa volonté de faire retomber les tensions dans l'est de l'Ukraine.

"Chaque fois que la Russie prendra des mesures destinées à déstabiliser l'Ukraine et à violer sa souveraineté, il y aura des conséquences", a répété Barack Obama sur CBS News. Les Russes "ont --au minimum-- soutenu des milices non étatiques dans le sud et l'est de l'Ukraine", a-t-il accusé.

Pour le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrïï Dechtchitsa, la "voie diplomatique" est encore possible et "c'est la seule façon de stabiliser la situation". A son arrivée à Genève, il s'est dit prêt au dialogue avec la Russie, mais a exclu de parler de fédéralisation, comme le demandent Moscou et les insurgés.

"C'est à l'Ukraine, au gouvernement ukrainien et au peuple ukrainien de décider sur ces questions", a-t-il dit. Il a demandé une nouvelle fois le retrait des troupes russes de la frontière est de l'Ukraine, que Moscou "ne soutienne pas les activités terroristes dans l'est", et des garanties russes concernant la Crimée, passée sous contrôle de Moscou en mars.

Cette tentative de dialogue dans un format inédit s'annonce tès difficile et les participants se sont accordés peu de temps. Après plusieurs bilatérales tôt jeudi matin, Sergueï Lavrov (Russie), Catherine Ashton (UE), MM. Kerry et Dechtchitsa ont prévu de se retrouver vers 10H00, de déjeuner ensuite et de s'adresser à la presse vers 15H00 (13H00 GMT) avant de repartir.

A New York , quelques heures avant la réunion de Genève, Occidentaux et Russes ont échangé au Conseil de sécurité des accusations autour d'un rapport de l'ONU sur les droits de l'homme en Ukraine. Moscou l'a estimé biaisé alors que Washington, Londres et Paris ont appelé la Russie à cesser de s'immiscer en Ukraine. Soulignant "le risque d'une vraie guerre civile", l'ambassadeur Vitali Tchourkine a affirmé que les autorités de Kiev "devaient entamer un dialogue" avec les séparatistes russophones.

nr-pjt/jr

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