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Juncker appelle la France et l'Allemagne à "l'entente" pour faire "avancer l'Europe"

Juncker appelle la France et l'Allemagne à "l'entente" pour faire "avancer l'Europe"

L'ancien Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, candidat des conservateurs à la présidence de la Commission européenne, a appelé la France et l'Allemagne à retrouver leur "entente pour permettre à l'Europe d'avancer", dans un entretien à l'AFP.

"La France et l'Allemagne sont condamnées à s'entendre. L'entente franco-allemande est nécessaire pour que l'Europe avance. Or cette entente est insuffisance pour permettre à l'Europe d'avancer", a-t-il déclaré, à 40 jours des élections européennes.

"Il faudra que la France et l'Allemagne s'investissent dans l'approfondissement de leur relation", a-t-il ajouté à Strasbourg, où il faisait étape dans sa campagne.

"A l'époque de la Commission présidée par Jacques Delors" entre 1985 et 1994, "l'entente entre la France et l'Allemagne ne correspondait pas à toutes les caractéristiques de la lune de miel. Il y avait de très sérieux différends. Mais (le chancelier Helmut) Kohl et (le président François) Mitterrand, avec l'aide de Delors, sont toujours parvenus à surmonter les désaccords", rappelle-t-il.

Jean-Claude Juncker veut aider à retisser cette relation. "Les Luxembourgeois ont appris la langue des Français et des Allemands parce que personne ne voulait apprendre le Luxembourgeois, ce qui nous permet de comprendre les uns et les autres, qui si souvent peinent à s'entendre entre eux", ironise-t-il.

L'Union européenne traverse actuellement une grave crise de confiance. "Il faut être sourd et aveugle pour ne pas se rendre compte que l'Europe et la Commission suscitent une défiance qui va croissante", reconnaît-il.

S'il est porté à la tête de l'exécutif bruxellois, il entend lui rendre un rôle politique et veut une équipe de commissaires "au parcours politique national et européen impressionnants". "Le président de la Commission est en droit d'exiger cela des Etats", qui désignent chacun un commissaire.

"Les commissaires européens ne sont pas des hauts fonctionnaires, mais des hommes et des femmes politiques qui savent prendre leurs responsabilités", soutient M. Juncker.

Il entend user de ce droit pour refuser des candidats qui n'auraient pas le profil souhaité. Chaque candidat est ensuite soumis à un examen de passage au Parlement européen, qui peut à son tour les recaler avant de voter la confiance pour l'ensemble de l'équipe.

Il souhaite que la Commission européenne ne se consacre qu'aux seuls problèmes qui nécessitent une action commune. "L'Union européenne doit être modeste. Elle ne doit pas résoudre chaque problème. Les Etats ont dans leur arsenal des instruments qui leur permettent de résoudre bon nombre de problèmes", plaide l'ancien Premier ministre.

"Les citoyens européens rendent l'Europe très souvent responsable pour la situation désastreuse que nous avons sur le marché du travail. Or ce sont d'abord les Etats qui doivent agir pour lutter contre le chômage".

M. Juncker reconnaît que l'Europe ne fait plus rêver. "Aujourd'hui nous sommes confrontés à un trop plein de réalisations et nous sommes obligés de parfaire", explique-t-il.

Il affirme ne pas voir cette campagne comme un affrontement. "Martin Schulz, le champion des socialistes, n'est pas un ennemi. C'est un concurrent. Je ne pense pas que la campagne consiste à dire du mal de l'adversaire et pointer des différences là où il n'y en a pas", estime-t-il, alors que les conservateurs du PPE et les socialistes ont voté ensemble les principaux textes de la législature qui s'achève.

"Nous sommes sur la même ligne. Nous demandons tous les deux une consolidation de la discipline budgétaire et des actions pour la croissance. Ce sont les deux faces d'une même médaille", selon l'ancien président de l'Eurogroupe.

Jean-Claude Juncker s'inscrit en faux contre ceux qui l'accusent de ne pas être intéressé par la Commission européenne. "J'ai un penchant pour le masochisme, mais pas au point de m'imposer une telle campagne si je ne voulais pas le poste", conclut-il.

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