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Les corps gras, une drogue pour le cerveau?

Les corps gras, une drogue pour le cerveau?
Lauri Patterson via Getty Images

Les triglycérides, lipides notamment issus de l'alimentation, agiraient dans notre cerveau directement sur le circuit de la récompense, qui est entre autres impliqué dans la dépendance aux drogues, selon une étude réalisée par des scientifiques du CNRS/Université Paris Diderot.

Avant d'arriver à cette conclusion, l'équipe de biologistes s'est demandé pour quelle raison on retrouve au centre du mécanisme de la récompense, situé dans le cerveau, une enzyme capable de décomposer les triglycérides, alors que le cerveau consomme seulement du glucose.

Des expériences réalisées sur des souris ont ainsi démontré que le cerveau des animaux recherchait un apport en triglycérides et que les rongeurs modifiaient leur comportement normal lorsqu'ils en obtenaient. À taux soutenus de triglycérides, le cerveau des souris s'adaptait pour obtenir une récompense plus importante, de façon similaire aux mécanismes observés lors de la consommation de drogues.

L'expérience

En injectant directement vers le cerveau de la souris de faibles quantités de lipides, les scientifiques ont observé que la motivation de l'animal à actionner un levier pour obtenir une friandise diminuait. Cette perfusion de triglycérides dans le cerveau faisait aussi diminuer l'activité physique de la souris de moitié.

Les souris auxquelles on fournissait des triglycérides équilibraient de plus leur alimentation entre la nourriture riche en graisses et les aliments plus simples qu'on leur proposait alors que le comportement normal d'une souris est de préférer une nourriture riche.

Notons que lors de fortes et longues expositions aux triglycérides, les souris étaient toujours peu actives physiquement, mais leur attirance pour les friandises n'était plus éliminée, le cerveau s'étant habitué à recevoir une certaine quantité de corps gras et en demandant plus.

Pour s'assurer que c'était bien les lipides injectés qui modifiaient le comportement de la souris, les scientifiques ont ensuite fait en sorte qu'ils ne puissent plus être détectés par le cerveau de l'animal, en éliminant au coeur du mécanisme de la récompense l'enzyme décomposant les triglycérides.

Croyant qu'elles étaient privées de ces lipides, les souris ont alors montré une motivation accrue pour obtenir une récompense. Elles choisissaient également de façon nettement supérieure à la moyenne de consommer une nourriture riche.

Grâce à ces travaux, les chercheurs pensent avoir une clé pour comprendre le mécanisme qui entraîne l'obésité.

« Ces travaux indiquent pour la première fois que les triglycérides d'origine nutritionnelle pourraient agir comme des drogues dures dans le cerveau, sur le système dit « de la récompense », contrôlant ainsi la composante motivationnelle et hédonique de la prise alimentaire », peut-on lire sur le site web du CNRS.

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