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Avec Asimo, la robotique prend un visage toujours plus humain

Avec Asimo, la robotique prend un visage toujours plus humain

Il court, saute, danse, monte les escaliers ou vous sert à boire... Son allure et ses actions sont presque humaines, mais il ne faut pas s'y tromper: Asimo est un robot.

"Bonjour New York, merci d'être venus aujourd'hui!". La voix est celle, enregistrée, d'un garçon de 16 ans. Mais celui qui parle est un robot blanc de 1,30 mètre pour 50 kilos, dont la tête ronde ressemble à un casque, et qui fait penser à un enfant en combinaison de cosmonaute.

Asimo, dont la toute dernière version faisait ses débuts américains mercredi à New York, est le descendant de plusieurs générations de robots sur lesquels Honda travaille depuis des décennies. Les ingénieurs du groupe japonais ont étudié les mouvements humains pour tenter de les reproduire artificiellement.

L'un des premiers résultats était en 1986 un appareil cubique porté sur deux "jambes" dont chaque "pas" prenait 15 secondes. Avec le temps, l'apparence est devenue plus humaine et les mouvements plus fluides.

Le premier Asimo est né en 2000, et la génération 2014 est désormais capable de courir à 9 km/h ou de marcher et monter un escalier dans la foulée sans s'arrêter. S'il se contente de marcher, la batterie au lithium dans son ventre lui donne environ 40 minutes d'autonomie avec un rechargement.

Honda dit avoir beaucoup travaillé sur l'équilibre et la stabilité d'Asimo. Pour le prouver mercredi, le robot saute à pieds joints ou à cloche-pied, tape dans un ballon, danse en bougeant les jambes et les bras presque en rythme...

Les ingénieurs du groupe japonais vantent aussi la dextérité de ses dix doigts: il vous serre la main, vous "parle" en langue des signes américaine ou japonaise, et vous sert même à boire.

Démonstration sur une table où une bouteille rigide et un gobelet en carton plus fragile attendent le robot. Il prend doucement la bouteille d'une main, dévisse de l'autre le bouchon qu'il repose sur la table, avant de saisir le gobelet en carton et d'y verser le contenu de la bouteille, du jus d'orange.

Le secret: une caméra cachée derrière la visière de son casque et des capteurs dans les doigts. Les données collectées sont évaluées en temps réel "pour ne pas faire tomber ou écraser le gobelet", explique aux journalistes Satoshi Shigemi, l'un des ingénieurs en chef de Honda dans le domaine de la robotique.

L'essentiel du système informatique est camouflé dans une sorte de sac à dos à l'arrière du robot.

D'après Honda, l'apparence d'Asimo est censée faciliter son acceptation par le public. Sa petite taille ne le rend pas inquiétant et le met à la hauteur d'une personne coincée dans un lit ou un fauteuil roulant.

L'idée en effet est qu'il serve aux personnes ayant besoin d'assistance. "Il y aura un futur où Asimo pourra s'occuper de personnes âgées", envisage par exemple Satoshi Shigemi.

Il pourra les guider dans des gares ou des aéroports, les aider à prendre leurs médicaments.

Mais cela n'est pas pour tout de suite. La démonstration de mercredi était largement pré-programmée. Pour servir au grand public, Asimo doit apprendre à opérer en terrain réel.

"Plutôt que d'avoir les gens qui s'adaptent à Asimo, on a besoin qu'Asimo s'adapte aux gens", souligne Satoshi Shigemi.

Le "défi" est d'arriver à ce que le robot soit capable de "distinguer les mouvements" des personnes, pour comprendre ce qui se passe et avoir "des actions et des comportements qui s'adaptent à la situation": par exemple, savoir si un individu qui s'approche veut interagir avec lui, ou si au contraire il doit s'écarter.

Satoshi Shigemi reconnaît que s'il faut que le robot soit capable de s'adapter à n'importe quelle situation et n'importe quel environnement, cela prendra du temps. Mais cette durée pourrait se réduire à quelques années "si on restreint l'utilisation du robot à certaines fonctions" ou si on sait ce que les personnes avec lesquelles il doit interagir recherchent, pour jouer les réceptionnistes par exemple.

soe/sl/sam

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