Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Yahoo!: les investisseurs espèrent le jackpot avec Alibaba

Yahoo!: les investisseurs espèrent le jackpot avec Alibaba

Si Yahoo! a actuellement la faveur des investisseurs, c'est en partie dû au jackpot espéré lors de l'entrée en Bourse prochaine du géant chinois de la distribution en ligne Alibaba, dont il est un grand actionnaire.

L'action du groupe internet américain a un peu ralenti l'allure comparé au début d'année, mais son cours reste proche de ses plus hauts niveaux depuis cinq ans, et affichait encore une forte hausse mardi soir en échanges électroniques après la publication des résultats trimestriels (près de 7% vers 23H30 GMT).

Pour beaucoup d'analystes, Yahoo! profite d'une prime en Bourse du fait de sa participation de 24% dans Alibaba.

"Les investisseurs sont payés pour attendre", résume la société financière Cantor Fitzgerald.

Alibaba a en effet confirmé mi-mars qu'il préparait son entrée à Wall Street.

Celle-ci s'annonce comme la plus grosse dans le secteur technologique depuis le réseau social Facebook, qui avait levé 16 milliards de dollars en mai 2012.

L'opération fait saliver les investisseurs étant donné les taux de croissance très élevés du groupe chinois.

Ses performances financières ne seront divulguées dans le détail que dans son projet d'entrée en Bourse, dont les analystes attendent un enregistrement dans les prochaines semaines auprès des autorités boursières américaines.

Mais Yahoo! en donne régulièrement un aperçu en marge de ses propres résultats. Mardi, il a ainsi dévoilé qu'Alibaba avait vu sur les trois derniers mois de 2014 son chiffre d'affaires bondir de 66% à 3,08 milliards de dollars, et son bénéfice net un peu plus que doubler (+110%) à 1,35 milliard.

Yahoo! est aux premières loges pour profiter de l'entrée en Bourse d'Alibaba, dont il avait acheté 40% du capital en 2005 pour un milliard de dollars.

Dans le cadre d'un désengagement "par étapes" entamé en 2012, il avait cédé cette année-là environ la moitié de sa participation et empoché au passage 7,6 milliards de dollars.

L'accord passé à l'époque entre les deux groupes prévoyait que Yahoo! se déleste d'environ 10% supplémentaires au moment de l'entrée en Bourse.

La plupart des analystes tablent sur une valorisation du groupe chinois pouvant aller jusqu'à 150 milliards de dollars.

"L'obligation qu'a Yahoo de vendre environ 10% d'Alibaba pourrait en faire le principal vendeur lors de l'entrée en Bourse, et potentiellement réduire l'intérêt pour Alibaba de fixer un prix élevé", relevait récemment dans une note Colin Gillis, un analyste de la maison de courtage BGC Partners.

Il estime toutefois que, même avec une valorisation prudente d'Alibaba fixée à 130 milliards, l'opération se traduirait pour Yahoo! par quelque 8,5 milliards de dollars de recettes après impôts.

Lors d'une vidéoconférence mardi sur les résultats de Yahoo!, un analyste a même parlé de 12 milliards et demandé à la patronne Marissa Mayer ce qu'elle comptait en faire.

"Nous avons l'intention d'être de bons gestionnaires de notre capital", a-t-elle répondu.

"Si on regarde les investissements à faire dans l'activité, on verra le même type de mélange qu'aujourd'hui", a-t-elle poursuivi, évoquant "des acquisitions stratégiques, des acquisitions ciblées" mais aussi la nécessité de regarder "quelles opportunités émergent".

Le directeur financier, Ken Goldman, a toutefois envoyé des signaux positifs aux actionnaires en relevant que le groupe prévoyait de manière générale de "continuer à se concentrer sur ses rachats d'actions", qui ont atteint près de 6 milliards de dollars depuis début 2012.

Le site d'analystes 247wallst.com souligne que le marché accueillera probablement beaucoup plus favorablement une utilisation des recettes tirées de l'entrée en Bourse par Alibaba pour des rachats d'actions que pour, par exemple, "une offensive à grande échelle dans la vidéo".

Des informations de presse prêtent en effet à Mme Mayer l'ambition de mettre sur pied un rival de YouTube, filiale du groupe Google.

"Pour avoir une quelconque influence dans l'univers de la vidéo en streaming, Yahoo! devra dépenser beaucoup d'argent. Cela ne plaira pas aux actionnaires, surtout si le coeur de métier de l'entreprise reste relativement stagnant", prévient 247Wallst.com.

soe/sl/are

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.