Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Gilles Vigneault lance un nouvel album de chansons originales, «Vivre debout» (PHOTOS/VIDÉO)

Gilles Vigneault lance un nouvel album de chansons originales (PHOTOS/VIDÉO)

MONTRÉAL - «C'est tout», a lancé Gilles Vigneault après avoir livré deux extraits de son nouvel album, lundi. Quelques secondes plus tard, il remontait sur la scène de fortune aménagée dans la salle d'un hôtel du Vieux-Montréal où avait lieu le lancement de «Vivre debout». Il avait oublié de remercier les deux musiciens qui l'accompagnaient.

C'est plus fort que lui. Même s'il a derrière la cravate une cinquantaine d'albums et plus de 40 livres, le poète de Natashquan est toujours animé par un besoin viscéral de communiquer. Et malgré ses 85 ans bien sonnés, il ne semble pas tout à fait en voie de ralentir la cadence.

«Je ressens encore le besoin de faire des chansons pour que vous me posiez des questions dessus, explique l'artiste. J'ai encore le goût de faire tout ça. C'est un goût qui ne se perd pas.»

Gilles Vigneault reconnaît parfois ressentir une «certaine fatigue». À pareille date, l'an dernier, il a été contraint d'annuler sa tournée de spectacles «Vivre debout», foudroyé par une pneumonie qui l'a confiné à un lit d'hôpital.

Il assure suivre les conseils de son médecin, qui lui a recommandé de mettre la pédale douce côté performances scéniques — mais il évoque déjà avec enthousiasme une série de conférences dont il sera la vedette et qui proposeront «un petit peu de musique, un petit peu de blabla et des questions de la salle».

Son ouïe commence par ailleurs à lui jouer des tours. Il a, depuis trois ou quatre ans, des prothèses auditives. Pour l'heure, cela n'entrave pas son processus créatif.

Mais de toute façon, Gilles Vigneault n'aime pas s'entendre chanter: «Je n'ai jamais aimé ça. J'ai aimé ça m'entendre chanter quand j'étais au collège, avant que j'attrape la laryngite aiguë qui est devenue la chronique que vous connaissez».

«Et maintenant, comme disait Guy Mauffette (poète, auteur-réalisateur et animateur radio décédé en 2005), ma voix est une passoire!»

En tous les cas, si Gilles Vigneault continue comme il est parti, il arrivera à percer dans le métier, a rigolé son ami Yvon Deschamps, qui était présent au lancement en compagnie de sa femme Judi Richards.

«Ça fait 50, 60 ans qu'il essaie; il va finir par l'avoir à un moment donné», a-t-il lancé dans l'éclat de rire qu'on lui connaît bien.

«Non, mais sans blague, c'est notre plus grand poète, notre plus grand patriote. Il est dans nos coeurs, nos mémoires, nos entrailles. Vigneault, c'est viscéral», a fait valoir M. Deschamps, qui dit profiter pleinement de sa retraite.

Pendant ce temps, Gilles Vigneault, lui, continue à abattre du boulot. Le nouvel opus «Vivre debout» propose quinze nouvelles chansons dans lesquelles l'artiste fait en quelque sorte le point sur sa vie. Il s'agit d'un premier album de matériel original offert par l'interprète en six ans.

Dans la chanson-titre de l'album, réalisé par Daniel Lavoie, Gilles Vigneault écrit qu'il y a «toujours péril en la demeure».

«Ça veut dire qu'il y a péril dans le fait de demeurer, de rester pareil et de ne pas vouloir de changement. Et ça, c'est grave. Ne pas vouloir de changement, c'est très inquiétant», plaide-t-il en entrevue avec La Presse Canadienne.

Y a-t-il péril en la demeure en ces lendemains d'élections? Les Québécois ont opté pour un changement de gouvernement, mais ils ont refusé de voter pour le parti qui leur offre un changement sur le plan constitutionnel.

«Donnons la chance au coureur (le gouvernement libéral), mais regardons-le attentivement courir», répond M. Vigneault.

L'auteur du classique «Gens du pays», fier souverainiste, s'est manifesté pendant la récente campagne électorale provinciale en écrivant un texte sur le thème des «vraies affaires».

Il y jugeait que les libéraux, qui proposaient par leur slogan électoral de «parler des vraies affaires», ne semblaient pas s'intéresser suffisamment à l'éthique, la culture, la langue et l'identité.

L'auteur-compositeur-interprète a eu l'occasion d'aborder le sujet de vive voix avec le nouveau député péquiste de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, qui est passé en coup de vent au lancement de lundi soir.

«L'important, c'est de réaliser qu'on a 35 pour cent de l'électorat québécois qui tient encore fermement. C'est énorme là (...) et ça ne veut pas dire que les 65 pour cent qui restent sont des imbéciles! Il ne faut jamais blâmer l'électorat», a-t-il fait valoir auprès du baron médiatique, un habitué des événements culturels impliquant des artistes québécois.

L'album «Vivre debout» sera disponible à compter de mardi.

Gilles Vigneault clôturera le 25 avril le congrès de l'Association québécoise des enseignants de français langue seconde. L'animation de cette conférence, qui aura lieu à l'UQAM, a été confiée à la journaliste Françoise Guénette.

INOLTRE SU HUFFPOST

Lancement de l'album «Vivre debout» de Gilles Vigneault

Lancement des berceuses de Gilles Vigneault

Lancement des berceuses de Gilles Vigneault 

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.