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Chili : des milliers d'hommes luttent encore contre les flammes à Valparaiso

Chili : des milliers d'hommes luttent encore contre les flammes à Valparaiso

Une épaisse fumée et une pluie de cendres ont recouvert le port chilien de Valparaiso ravagé par un gigantesque incendie que des milliers de pompiers et de soldats, appuyés par des avions et des hélicoptères, tentaient lundi de maîtriser.

Ce sinistre, le pire qu'ait connu la cité portuaire du centre du Chili, a déjà provoqué depuis samedi après-midi la mort de 12 personnes et l'évacuation de plus de 10.000 habitants.

"L'incendie n'est pas sous contrôle. Il a toutefois nettement perdu en intensité", a annoncé à la presse le responsable du Bureau national des urgences de Valparaiso, Guillermo de la Maza.

"Nous sommes dans une situation d'urgence permanente (...), c'est une situation très complexe", avait auparavant reconnu sur Radio Cooperativa le ministre de la Défense, Jorge Burgos.

Le feu, attisé par de fortes rafales de vent, avait repris de plus belle dimanche soir sur les hauteurs de cette ville classée en 2003 par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.

Selon un dernier bilan communiqué par le ministre de l'Intérieur, Rodrigo Penailillo, 12 personnes sont mortes dans l'incendie qui a détruit 850 hectares, 2.000 habitations et fait environ 8.000 sinistrés.

Lundi matin, les flammes ont encore ravagé 250 habitations, a annoncé le ministre à la radio ADN.

L'Onami, l'office national des situations d'urgence, a décrété "l'évacuation préventive" dans le secteur de Torres de Rocuant, situé sur la partie haute de Valparaiso, en raison de la propagation des flammes.

Treize hélicoptères, sept avions, 2.000 membres des forces de l'ordre -- policiers et soldats --, ainsi que des centaines de pompiers continuaient lundi de lutter contre l'incendie qui, selon les autorités, pourrait être maîtrisé dans les prochaines 48 à 72 heures.

Les conditions météorologiques de ce début de semaine pourraient jouer en faveur des pompiers, qui bénéficieront de températures en baisse et d'une humidité en hausse.

Plusieurs quartiers de la célèbre cité portuaire ont été particulièrement touchés par l'incendie qui a sévi surtout dans les zones les plus défavorisées de la ville, où les maisons sont le plus souvent en bois.

Le centre historique a pour le moment été épargné par les flammes.

Une épaisse fumée a envahi le port pittoresque, où les petites maisons bigarrées dont celle du poète Pablo Neruda, aujourd'hui transformée en musée, surplombent le Pacifique du haut de 44 collines.

"C'est une terrible tragédie, sans doute le pire incendie de l'histoire de Valparaiso", a déclaré la présidente chilienne Michelle Bachelet, arrivée sur les lieux dimanche après avoir rapidement déclenché le plan catastrophe samedi, permettant aux forces armées de participer aux opérations d'évacuation de la population.

Il s'agit de la deuxième évacuation massive en deux semaines de cette ville, distante de 120 km de Santiago, après l'alerte au tsunami déclenchée en raison du séisme de magnitude 8,2 qui a secoué le Nord du Chili.

Face à la situation, Mme Bachelet a annulé un voyage officiel en Argentine prévu mardi, le premier depuis qu'elle a pris ses fonctions pour un deuxième mandat le 11 mars dernier.

La présidente socialiste a rencontré lundi matin les ministres concernés par la catastrophe. Cinq d'entre eux doivent se rendre sur place dans la journée.

Cinq centres d'accueil ont été mis sur pied par la municipalité de cette ville de 270.000 habitants, mais la plupart des personnes évacuées ont préféré trouver refuge auprès de parents ou d'amis, selon les autorités.

Dans le "cerro" (colline) de Mariposa, un des plus touchés, certains habitants, dont les maisons n'ont pas été la proie des flammes, ont dès la tombée de la nuit décidé de charger leurs voitures et de quitter les lieux, face à la crainte d'une reprise de l'incendie.

La police et les équipes de secours d'urgence ont pris possession des rues plongées dans l'obscurité face à la crainte de pillages.

Certains toutefois ne veulent pas partir. "Moi je n'abandonne pas le peu que je possède. Ce sont 15 ans de travail et d'efforts et je ne pars pas d'ici, sauf si la maison s'écroule. Mon épouse et mes quatre enfants sont dans un centre d'accueil", indique à l'AFP, Arturo Gomez, un habitant du quartier.

L'incendie s'est déclaré samedi après-midi à la Polvora, à la périphérie de Valparaiso, ravageant 15 hectares d'eucalyptus, de pâturages et de buissons et se propageant très rapidement en raison de la chaleur et du vent, gagnant les collines surplombant la baie.

La ville de Valparaiso est visitée chaque année par des milliers de touristes chiliens et étrangers. Elle a été le premier et le plus important port marchand sur les routes maritimes qui reliaient les océans Atlantique et Pacifique par le détroit de Magellan.

bur-ms/ag/sym

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