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Du saumon transgénique bientôt dans nos assiettes

Du saumon transgénique bientôt dans nos assiettes
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Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a récemment approuvé, pour la première fois, un animal transgénique pour la consommation humaine : le saumon de l'Atlantique.

Est-ce à dire que ce saumon modifié génétiquement pourrait bientôt se retrouver dans notre assiette? Ce ne serait qu'une question de temps.

À l'heure actuelle, la demande en protéines animales, et en particulier celles qui proviennent de la mer, est en hausse - augmentation de la population mondiale oblige.

L'aquaculture a répondu en partie à cette demande, mais certains chercheurs se sont demandé s'il était possible d'utiliser les installations mises en place par les aquaculteurs pour y élever des saumons génétiquement modifiés pour croître deux à trois plus vite que les saumons sauvages.

L'idée est d'introduire deux gènes d'intérêts dans des ufs de saumons sauvages de l'Atlantique. Le premier provient du saumon chinook. Il permet la production de l'hormone de croissance toute l'année, à la différence du saumon sauvage, qui n'est produit que trois ou quatre mois par année, pendant l'été.

Le deuxième introduit une protéine qui permet au saumon de résister au froid. Donc, un effet double qui permet au saumon génétiquement modifié de croître plus vite et en eau très froide.

C'est ce que certains groupes environnementaux appellent le « Frankenfish ».

Aquabounty

Derrière cette prouesse technique figure une entreprise appelée Aquabounty. Dès 1994, elle demande à la FDA d'autoriser ce saumon pour la consommation humaine. La FDA l'approuve finalement en 2013, provoquant un tollé aux États-Unis. Les questions fusent à propos de l'impact de ce poisson non seulement sur la santé humaine, mais aussi sur l'environnement.

Dans la foulée, AquaBounty a demandé récemment à Santé Canada d'approuver ce saumon transgénique pour consommation humaine. La réponse du gouvernement est pendante.

L'industrie de l'aquaculture, tant au Canada qu'au niveau international, assure qu'il n'y a aucune demande sur le marché pour un tel saumon. De fait, elle est inquiète de l'effet que ce saumon pourrait avoir sur les ventes des saumons d'élevage, dont les méthodes de production sont déjà critiquées.

En outre, les consommateurs pourraient apprendre que la valeur nutritionnelle du saumon d'élevage est souvent inférieure à celle du saumon sauvage, particulièrement en ce qui a trait aux bons acides gras du type oméga-3.

Par ailleurs, AquaBounty prétend que son saumon transgénique n'est pas différent d'un saumon sauvage. Et donc, qu'il n'y a aucun besoin de l'étiqueter.

Là encore, rien n'est décidé, mais le bras de fer entre AquaBounty et les groupes environnementaux est bien engagé.

D'énormes répercussions

Les décisions prises aux États-Unis et au Canada sur le saumon transgénique d'AquaBounty auront d'énormes répercussions à terme. Si elles sont favorables, la porte vient de s'ouvrir sur d'autres animaux modifiés génétiquement pour la consommation humaine. Il y a en effet d'autres poissons transgéniques, comme le tilapia, qui attendent d'être mis en production. Sans compter les poules et les cochons.

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