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La Russie mène une « guerre » contre l'Ukraine, selon Kiev

La Russie mène une « guerre » contre l'Ukraine, selon Kiev

Alors que la tension continue de monter dans l'est de l'Ukraine, le président ukrainien Olexander Tourtchinov n'a pas mâché ses mots dimanche, quand est venu le temps de condamner ce qu'il considère comme une ingérence de Moscou.

« Le sang des héros ukrainiens a été versé dans une guerre que mène la Fédération de Russie contre l'Ukraine », a-t-il déclaré en référence aux personnes qui ont été blessées dans les affrontements, dimanche.

Selon le président, les actions des séparatistes armés qui occupent des bâtiments publics à Slaviansk, Marioupol et Kramatorsk sont le résultat de la volonté de Moscou de semer le désordre en Ukraine. « L'agresseur ne s'arrête pas et continue de semer le désordre dans l'est du pays », a-t-il dit.

M. Tourtchinov a annoncé le déclenchement d'une vaste opération antiterroriste impliquant la participation des forces armées afin de chasser les séparatistes des bâtiments occupés. Il a également promis l'impunité à tout manifestant qui déciderait de poser les armes d'ici lundi matin.

« Nous ne permettrons pas à la Russie de rééditer le scénario de la Crimée dans les régions orientales du pays », a-t-il affirmé.

L'ironie veut qu'il y a à peine deux mois, avant que l'ancien président prorusse Viktor Ianoukovitch ne soit destitué, c'était le camp adverse qui accusait les manifestants d'actes terroristes.

« Signes d'une implication de Moscou »

Tout comme Kiev, Washington accuse ouvertement Moscou d'être derrière les attaques de groupes armés prorusses dans des villes de l'est en Ukraine. Elles portent les « signes d'une implication de Moscou », a jugé dimanche l'ambassadrice américaine à l'ONU dans une déclaration sur la chaîne ABC.

Samantha Power a également menacé les autorités russes de nouvelles sanctions si elles ne cessaient pas.

Mme Power a laissé entendre que ces attaques étaient coordonnées et l'uvre de professionnels, « rien de local là-dedans ». Elle souligne que « dans chacune des six ou sept villes où elles sont actives, ces forces font exactement la même chose ».

Les termes « coordonnés » et « synchronisés » sont mis de l'avant par les responsables de l'administration américaine. Le secrétaire d'État John Kerry a prononcé les mêmes termes lors de sa conversation téléphonique samedi avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en lui exprimant sa « profonde inquiétude » face aux attaques de militants armés.

Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

À New York, dimanche soir, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, demandée par la Russie, semblait tourner au dialogue de sourds.

Les Occidentaux ont accusé Moscou d'avoir orchestré la tension dans l'est de l'Ukraine alors que Moscou a sommé Kiev de « cesser d'utiliser la force contre le peuple ukrainien ». De son côté, l'ambassadeur britannique auprès des Nations unies a déclaré que la Russie a massé plusieurs dizaines de milliers de soldats bien équipés près de la frontière ukrainienne.

Plus tôt dimanche, Moscou a dénoncé « l'ordre criminel de Tourtchinov de recourir à l'armée pour réprimer les protestations ». Selon le ministère russe des Affaires étrangères, « la responsabilité d'éviter une guerre civile en Ukraine incombe désormais aux Occidentaux ».

Les autorités russes démentent du même souffle toute responsabilité dans les troubles et le ministre Lavrov a de nouveau affirmé que son pays n'avait aucune intention de rattacher à la Russie les régions orientales de l'Ukraine.

Au cours de la fin de semaine, des militants prorusses se sont emparés de bâtiments publics dans l'est de l'Ukraine, frontalier de la Russie.

Kiev et des témoins ont fait état d'assaillants bien équipés et organisés, mais ne portant aucun insigne et présentés comme des milices locales. Ils ont pris entre autres le contrôle des bâtiments de la police et des services de sécurité de la ville de Slaviansk.